Rundtinden
910 m

L’accident de Laurence ne nous a pas forcément coupé l’appétit pour autant. Flo décide de se reposer cet après-midi. Christophe et moi sommes partant pour découvrir les crêtes depuis notre camp de base. Une petite sieste plus tard, nous mettons les peaux à 18h en direction du glacier de Kjosbreen.

© Photos et illustration : V. Thiebaut – C. Dussolier

Il fait toujours aussi beau et nous chaussons juste de l’autre côté de la route. A deux, nous nous mettons en marche dans la forêt en direction de la piste de ski locale puis à travers les arcosses vers la première bosse. Nous croisons deux pisteurs en moto neige… pur plaisir de la ballade ou exercice en montagne ? Nous nous régalons, beau rythme, paysage époustouflant, lumières du soir longues et chaudes, belle complicité. Nous arrivons bientôt sur la crête et de là vers une pente à l’ombre, dans une neige facile. Plus nous montons, plus le soleil se couche et nos ombres grandissent et deviennent interminables. Le profil de notre balade est désormais très plat mais très agréable. Partout autour de nous, les montagnes se magnifient, c’est à la fois sauvage, austère mais doux et si paisible. Pas un bruit, pas de présence humaine à part nous. Juste le ferry que nous voyons arriver d’Olderdalen, un petit jouet sur une mer bien lisse.

Sous les derniers rayons de soleil

Nous prenons notre temps et nous nous arrêtons au pied de l’arête sur Runtinden, altitude 910 m, car ensuite l’itinéraire vers Kjostindan est plus alpin et le matériel d’alpi est obligatoire pour aller plus haut.

Incontournable : une belle pause photo sous les derniers rayons du soleil ! Nous sommes sans nouvelle de notre blessée à Tromsø. Nous attaquons donc la descente entre soleil sous les crêtes et ombre dans les pentes exposées Est. Le téléphone bippe ! Un message apparaît… ils ont vu le médecin à l’hôpital et attendent à présent une place en radiologie… La neige est vraiment bonne à skier mais dès que nous mettons le cap vers les pentes expo Sud, la neige devient quasi inskiable, parfois légère, parfois croutée souvent dure et trafolée. Mais quand nous devons croiser les multiples traces de motoneige, c’est un carnage ! Je laisse partir Ptio devant et je prends mon temps. Il est plus de vingt heures quand nous arrivons au sommet du téléski, et surprise il tourne “plein pot”. Fermé quand nous sommes passés 2 heures auparavant, nous pensions que la saison était terminée ! Mais là, tous les jeunes du village, sûrement le club des sports au grand complet, est sur la piste. Encore quelques virages et nous arrivons au village. Il est bientôt 20h.

Une longue veillée !

Une deuxième douche et nous nous retrouvons tous les trois à dîner. Vers 22 heures, nouveau message, la radio est passée et la pose du plâtre imminente ! Nous pensons les attendre car leur retour est envisagé vers minuit. Nous nous réconfortons avec un verre de Limoncelo. Mais apparaît un troisième message disant qu’il ont raté le ferry et que l’heure d’arrivée dépassera largement minuit. Décision est prise de rejoindre nos couches respectives, la journée a été très longue et riche en fatigue et en émotions.

CARTOGRAPHIE