Le 3 avril 2023 Randonnée à ski

Illvidrishijukur
Les 3 cols

Péninsule du Troll

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Les deux sommets, Illvidrishijukur et Skardshnjukur dominent la station de Siglufjordur dans une combe Nord bien protégée

Le parking se situe à 200 m d’altitude et le sommet des pistes à 650 m. Le domaine skiable se compose de 4 remontées mécaniques et de 10 pistes pour 5,5 km de descente, 1 piste nordique, 1 trace de randonnée, 1 piste de bobsleigh et plates-formes de saut pour les enfants. Vous me direz, ce n’est pas une référence. Et bien en Islande, bien au contraire, c’est une station courue des islandais, même venant de Reykjavik. Le Freeride Tour Qualifier a choisi ce site pour 2 étapes en 2019 et 2020 et tracé les runs sur les 2 sommets cités en dessus. Dès lors vous quittez les pistes pour basculer dans des vallons autres, le dépaysement est direct et les vues splendides.

© Photos & illustration : V. Thiebaut

Carnet de course

  • Orientation Est/Ouest/Nord

  • Difficulté ascension Peu difficile (inférieur à 30°)

  • Dangers -

  • Départ course Station Skarðsdalur

  • Difficulté descente S3 - E2 et S4/E1 sur 100 m

  • Matériel Spécifique Crampons et piolet pour les sommets

  • Altitude départ 200 m

  • Neige Printemps, glacée puis humide

  • Compagnons Christophe, JR, Pierre, Laurence, Philippe

  • Altitude cols Col 1: 685 m - Col 2 : 620 m - Col 3 : 640 m

  • Météo Eclaircies puis couvert, rafaleux

  • Refuge -

  • Dénivelé total 1700 m

  • Timing total 5h

  • Secours 112

  • Distance AR 18 km

PAR
Vincent Thiébaut

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Arrivés la veille depuis la capitale en 6 heures de route parce que tous, c’est la première fois que nous découvrons ce pays et ses paysages si surprenants à chaque virage. Traverser des kilomètres de champs de lave, des rivières qui s’écoulent dans une nature brute, une végétation aux couleurs brunes, ocres, verts sur une terre d’un noir profond… et quelques batisses, fermes qui ponctuent ce trajet… L’Islande est vraiment une île peu habitée et c’est très dépaysant. Et quand tu t’arrêtes pour prendre de l’essence et un café un dimanche dans une bourgade de quelques centaines d’âmes, tu rentres sans la savoir dans le cœur du bourg où tout le monde se rencontre, adolescents et moins jeunes. A la bifurcation vers Blönduos, les sommets enneigés remplacent les barres rocheuses et les volcans sans neige et cela nous rassure un peu. Nous sommes quand même venus pour parcourir de nos spatules les montagnes du Nord. Nous avons décidés de jeter l’ancre dans le port le plus septentrional de la péninsule du Troll, Siglufjordur. La neige n’est pas présente dans la ville, mais elle n’est pas vraiment loin.

Aujourd’hui lundi, premier jour sur place, la météo n’est pas très optimiste mais une petite fenêtre le matin nous motive pour découvrir les premières pentes et la structure du manteau neigeux. Direction la station à Skarðsdalur où le parking à 200 m d’altitude réduit notre approche.

66.130437, -18.996422
COL 1

Nous avons étudiés les pentes et les combes autour du sommet Illvidrishijukur qui domine du haut de ses 895 m les pistes damées. Il est 9 heures et nous commençons notre première montée avant l’ouverture. Tous les 6, chacun à son rythme, arrivons au col situé à 785 m entre Illvidrishijukur et Skardshnjukur, le ciel est encore dégagé mais le vent est puissant et l’horizon très sombre. Nous attendons sous le col en nous protégeant un max. Enfin réunis, l’heure est à la prise de décision. 2 rejoignent les voitures et nous sommes 4 à vouloir continuer. Une grande combe dans la vallée de Hrollsvalladalur à l’ombre et bien gelée nous attend pour cette première descente. Une tôle ondulée à 35° brasse nos quadriceps et testent l’affutage de nos carres. Nous sommes bien heureux de retrouver plus bas une neige de printemps décaillée et nous produisons un ski plaisant jusqu’au dernier névé à 80 m d’altitude, bloqués par un ruisseau.

66.140617, -19.009495
COL 2

C’est parti pour une deuxième montée en rive droite sur une pente plus régulière. Ptio trace en direction d’une arête à gauche, peut être pour trouver une pente ou un couloir accessible pour une seconde descente. Effectivement à 620 m, dans les rochers nous enlevons les peaux et jetons un oeil vers une pente en contrebas, bien plus raide. L’un après l’autre, nous nous engageons. La neige est bonne, moins dure que la première, mais il va falloir puiser dans notre influx pour déclencher les premiers virages. Comme à son habitude, Ptio est facile. Les pentes raides et couloirs dans les Alpes et surtout dans le massif des Aravis n’ont plus de secrets pour lui. Pour d’autres, je ne donnerais pas les noms, la tâche est bien plus rude. Nous voici tous les 4 en bas du mur et profitons d’une excellente neige de printemps côté Manarvik dans la vallée de Mandalur jusqu’au bout du bout jusqu’à 60 m d’altitude, l’océan devant nous. Le profil est de plus en plus doux et la météo se maintient. Nous profitons d’un arrêt bien mérité dans cette belle combe que nous avions repéré la veille avant d’arriver.

66.135899, -18.980103
COL 3

Il est temps de remonter cette combe en direction sous Illvidrishijukur. Plusieurs possibilités s’offrent à nous, deux couloirs qui montent de part et d’autre du sommet nous motivent malgré la fatigue qui commence à se faire un peu sentir. Mais ce n’est pas sans compter le vent qui s’est levé et le ciel qui s’est vite assombri. La décision est prise, nous nous dirigeons vers un collet sur l’arête Nord; Hadegisfjall et les gouttes de pluie nous accompagnent à présent. Le sommet est dans le brouillard; il nous faut descendre avant les grosses précipitations sous le col. Encore de belles pentes plein Est par Pvergil, de beaux virages en haut mais la neige se dégradant, nous terminons cet ultime run dans de la neige bien humidifiée par les chaleurs anormales pour un début de mois d’avril et une bruine persistante. Nous partageons les pistes avec les skieurs qui les dévalent vers le bas de la station, un petit parking et 2 algeco pour l’accueil et le service des pistes. Ça change de nos usines à ski.

Encore 5 kilomètres en voiture pour rejoindre le centre de Siglufjordur et nous mettons les pieds sous la table, Laurence et Philippe nous attendent pour des spaguettis bolo… et une petite sieste. Le temps maussade n’incite pas à une balade, ni à un tourisme local cet après-midi.

CARTOGRAPHIE


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