Kista
1475 m
Péninsule du Troll
Kista est un très joli sommet entre le fjörd d’Akureyri et la vallée d’öxna ou en islandais “öxnadalur”.
Le sommet à 1475 m est entouré de petits glaciers. Il est accessible depuis la route 1 en se garant juste à proximité de la petite église de Dyhöll. Mais d’autres topos proposent une belle bambée : en partant de la station d’Hlíðarfjall à Akureyri l’idée est de monter sur Blåtindur, Strytat par une arête plus alpine avec crampons et piolet puis le sommet principal de Kista. C’est un belvédère incroyable au carrefour des vallées avec des vues différentes de celles du Nord de la Péninsule. Autre must du coin, le couloir Est du Strytat.
© Photos & illustration : V. Thiebaut – C. Dussoliet
Carnet de course
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Orientation Nord Ouest
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Difficulté ascension PD-
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Dangers Corniches, plaque à vent et glacier
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Départ course Chapelle de Baegisakirka -Dyhöll
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Difficulté descente S2 - E2
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Matériel Spécifique crampons
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Altitude départ / chaussage 130 m /480 m
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Neige Neige fraiche 30/40 cm
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Compagnons Christophe, JR, Pierre
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Altitude sommet 1475 m
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Météo Couvert puis beau avec rafales de vent
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Refuge -
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Dénivelé total 1400 m
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Timing total 4h
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Secours 112
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Distance AR 14,5 km
Il a neigé depuis hier après-midi et toute la nuit. Ce matin, le ciel s’est ouvert sur le fjord mais sur les montagnes, tout est encore bouché. Les seuls sommets dégagés sont magnifiques, tout de blanc vêtus. Une belle éclaircie est programmée pour le milieu d’après-midi. Nous décidons d’embarquer dans un Duster vers 15h00 et de rejoindre Dyhöll sur la route 1, point de départ de la course dans sa version classique. Il nous faut rejoindre la chapelle de Baegisakirka, où nous pouvons laisser la voiture sur le parking du hameau.
A 130 m, les premières langues de neige sont encore loin vers 500 m d’altitude. Pour les rejoindre, nous traversons d’abord un pré dont les occupants ne sont pas farouches du tout, des chevaux islandais. Ensuite, nous marchons dans des zones humides, comme des tourbières, les herbes et mousses recouvrant un sol de roches et de terres noires meubles.
Le but est de progresser d‘un monticule à l’autre en évitant de s’enfoncer et de passer à travers. Nous ne sommes pas seuls, un groupe de 5 personnes à droite du ruisseau essaye d’avancer en tirant des pulkas. La montée n’est déjà pas aisée avec les skis sur le sac. Nous ne sommes qu’au tout début de la course et ils puisent dans leurs réserves pour grimper à un rythme bien plus lent. Après ¾ heure d’effort, nous chaussons nos peaux de phoque et c’est un soulagement que personne ne soit trempé.
Alors tout d’abord sur des anciennes langues de neige, nous traçons mais quand arrive la neige récente et immaculée, l’ambiance est tout autre. Le ciel commence à s’ouvrir et la lumière vient réchauffer ce vallon. L’itinéraire n’est pas compliqué, il faut monter droit devant dans cette combe qui s’élargit et donne accès à un grand plateau peu raide. Ptio se dirige vers le sommet du Strytat à gauche, mais comme il trace maintenant dans 30 cm de poudreuse, son allure est moins rapide que d’habitude et nous pouvons l’avertir que le sommet principal est tout au fond. La neige fraîche a tout blanchi et les distances sont faussées. Le vent violent en altitude chasse les nuages et le paysage autour de nous se dévoile enfin. C’est vraiment sublime ! Le sommet du Kista est à notre droite et pour y accéder une pente raide n’est pas du tout hospitalière, et vue la direction du vent, il doit s’agir d’une grosse plaque a vent. Nous décidons de bien garder nos distances entre nous sur le glacier Hüsujoküll, et de rejoindre un col à gauche de l’arête. Nous verrons bien comment nous continuerons. La pente se raidit un peu mais la montée reste facile surtout dans les conditions actuelles.
Arrivés au col, nous découvrons les paysages contrastés au-dessus du fjord d‘Akureyri et avec nos skis nous montons sur le fil de l’arête, la glace a vite remplacé la neige dure. Il convient d’être prudent et pour aller au sommet, nous laissons les skis et nous gravissons les 100 m restant en crampons. Les paysages vus du sommet ne sont pas comme à Siglufjordur, si caractéristiques avec l’océan en toile de fond, les montagnes sont plus alpines avec de larges vallées.
Il est maintenant venu le temps de la descente, et quelle descente. Seuls au sommet dans ce terrain de jeu immense avec des conditions de neige parfaites, 30 à 40 cm de poudreuse. Le glacier n’est pas fracturé et la pente n’est pas difficile. Alors chacun à notre tour, nous laissons une trace dans ce panorama immaculé. Arrivés au bas de la première partie, il nous vient l’idée de remonter sur le flanc gauche du glacier cette fois, mais l’heure tardive a refroidi certains, peur de descendre sans frontale à la limite de la nuit. Alors pour contrôler au mieux notre timing, nous décidons de ne pas remonter au paradis. Nous continuons notre incroyable descente puis à mi-hauteur, nous croisons les 4 randonneurs tirant leurs pulkas. Une chose est sûre, ils vont bivouaquer ce soir, mais demain les conditions météo prévues sont exécrables. Quels sont leurs plans ?
La neige devient plus humide et difficile à skier, puis elle se fait rare. Nous trouvons une langue de neige plus à droite que celle empruntée à la montée qui nous amène plus bas et qui nous évitera de trop crapahuter dans la tourbière. Une fois les skis enlevés, nous marchons et trouvons un sentier d’été, plus praticable. Heureux d’avoir pu et su profiter d’une belle éclaircie et de la plus belle descente de la quinzaine ! Nous mettons beaucoup moins de temps pour cette dernière partie…on aurait presque eu le temps d’un aller retour sur le glacier.
La chapelle est en vue, ainsi que le petit parking. Il est bientôt 20 heures quand nous reprenons la route vers la N1. Le coucher de soleil sur les montagnes et les lumières d’Islande sont aussi belles que l’on peut s’imaginer. Alors profitons de ces moments inoubliables car la belle éclaircie d’aujourd’hui aura été de courte durée. Nous allons en profiter pour visiter la région, les chutes de Gudafoss, les champs de lave de Dimmuborgir, le lac Myvatn, les sources et les bains d’eaux chaudes.
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