Breikågen
683 m

La traversée de Kågen en passant par le sommet de Kågtinden est sur notre liste de courses car c’est un must.

Isolé et sauvage, donnant sur l’océan arctique, cet itinéraire doit clôturer notre périple.

Mais le mauvais temps et les vents violents persistent, balayant la neige sur les pentes. Nous décidons quand même de tenter cette ascension, sachant dès la prise de décision que cet objectif est trop ambitieux.

© Photos et illustration : V. Thiebaut

DERNIERES PENTES

Un taxi nous mène au pied de Kågbergen. D’autres norvégiens telemarkeurs, pas du tout intimidés par les conditions, se jettent vers les pentes de Breikågen directement. Nous entamons notre montée sur l’itinéraire classique du Storkågen, et très vite, nous comprenons que malgré notre motivation, nous n’irons pas au bout de notre aventure. A la neige qui “tombe” horizontalement s’ajoutent les vents violents et une visibilité très mauvaise. Zaza nous propose alors de bifurquer vers une pente plus protégée afin de profiter de conditions un peu plus clémentes. Breikågen est devenu notre objectif. A l’altitude 670, nous enlevons les peaux à l’abri d’un gros rocher. Nous en profitons pour reprendre des forces et nous désaltérer avant de descendre directement vers l’embarcadère du ferry. Nous goûtons aux dernières godilles de ce périple. En attendant le taxi, nous nous réchauffons dans la cabane d’attente. Le moral est toujours bon et les blagounettes fusent. Arrivés sur le voilier, un bon déjeuner nous attend. Il est 14h30.

RETOUR MOUVEMENTÉ

Le lendemain, vendredi, c’est le dernier jour dans les Alpes de Lyngen. Malheureusement pas de courses au programme, car les mauvaises conditions se sont transformées en conditions polaires, extrêmes et délicates. Et l’envie de faire un ultime sommet vite oubliée. Nous reprenons une mer démontée pour revenir à Tromsø.

6 heures de navigation à la voile dont 2 heures qui resteront gravées à tout jamais avec des creux de plus de 6 mètres, le bois de la coque qui chante à chaque plongée. Et le privilège de rester avec Bjarne dans la cabine et de bavarder en suédois, en compatissant avec les collègues restés dans le carré du bateau, tous malades !

Arrivés à Tromsø, dernière sortie en ville. Le lendemain, retour vers Oslo et Genève. Le programme établi n’a pas pu se réaliser et nous n’avons pas vu d’aurores boréales. Mais, nous avons vécu de très belles expériences et tant de moments insolites. Notre groupe, pas forcément homogène, est resté soudé jusqu’au bout de notre route arctique.

CARTOGRAPHIE