Lavangstinden
1215 m
Troms
Gâtés ou gâteux … Un peu des deux, mais toujours heureux
Lavangstinden est situé sur le côté nord de Lavangsdalen entre Sjursnes et Breivikneset dans Ullsfjord. Du fond de la vallée, c’est un repère de randonneurs car par la vallée “Vargdalen”, 3 sommets sont accessibles, Karltinden au Nord, Musnestinden à l’est et Lavangstinden au Sud. Il existe de nombreuses variantes que nous avons oublié de repérer sur la carte la veille, plus excitées par les aurores boréales la nuit dernière, dont un couloir NE à partir du sommet que l’on atteint par une faiblesse dans une énorme corniche. Le Panorama est exceptionnel malgré la platitude du sommet.
© Textes, photos et illustration : V. Thiebaut – C. Dussoliet
Carnet de course
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Orientation Ouest puis Nord
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Difficulté ascension PD+
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Dangers Corniches
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Départ course Vargedalen
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Difficulté descente S2/S3 sur 100 m
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Matériel Spécifique Couteaux
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Altitude départ 160 m
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Neige Poudreuse
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Compagnons Christophe, Philippe, Pierre, JR, Pascal
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Altitude du sommet 1206 m
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Météo Grand beau - froid glacial - sans vent
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Refuge -
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Dénivelé 1055 m
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Timing total 3 h 15
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Secours Tel : 113 - Application : Hjelp113
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Distance 12 kms
Après une courte nuit remplie des couleurs des aurores boréales, une vraie discothèque avec ses spots lights, on en a pris plein les mirettes, l’idée est de prendre le ferry pour changer de massif et d’avoir des points de vue différents sur le fjord. Nous avons pris la précaution de se renseigner sur les horaires pour ne pas rester plantés comme des c… sur le quai comme ce fut le cas en 2019 (Voir Ile Uloya), “nous ne sommes pas toujours très seuls dans nos têtes” !. Le ferry est à 10h30 et le suivant une heure plus tard. Philippe est resté au lodge. Il nous faut près d’une heure pour nous rendre au départ de l’itinéraire. A cette heure tardive, plus aucune place disponible aux emplacements indiqués et prévus en bordure de route. Nous continuons quelques centaines de mètres et trouvons 1 place et demi, que nous convertissons en 2 places après des manœuvres au delà de la compréhension humaine, mais on est en place. Feu, flamme , go, go, go !
Nous rejoignons la trace de montée qui se faufile entre les bouleaux, c’est toujours aussi magnifique et sans difficultés dans cette parti. La pente se raidit ensuite jusqu’à la selle à 650 m d’altitude. Un beau cirque s’ouvre à nous et c’est à partir de là que nous allons choisir notre première destination. Nous optons pour Lavangstinden sans trop nous rendre compte que la partie sommitale est vraiment plate, car la première partie est encore bien soutenue jusqu’au col à 890 m.
Ptio toujours en grande forme a le temps d’y monter et de redescendre dans une pente vierge de traces jusqu’à la selle pour nous rejoindre et remonter avec nous tous. Pour nous humains, les 2500 m de dénivelée de la veille ont laissé quelques traces dans nos guiboles. Pourtant nous montons à une moyenne de 600m/heure. Du col, le sommet est encore à 2 kilomètres, la pente est faible puis la trace devient carrément plate. La terre ne serait-elle pas ronde, parce que là, on va croire les platistes !!! Nous longeons d’énormes corniches dont il faut se méfier. Arrivés au sommet, une partie du groupe décide de descendre rapidement pour aller vers Munestinden et s’offrir des pentes plus “skiables”.
Pascal et moi qui en avons plein les chaussons aujourd’hui, décidons de prendre notre temps et de profiter quelques instants au sommet du panorama à 360° ; Lyngen Nord, Lyngen Sud, les fjords et tout le massif de Troms. C’est là que nous voyons arriver des espagnols que nous avons doublé dans la montée, tous équipés de piolets, se dirigeant vers l’échancrure dans la corniche, celle donnant accès au couloir NE. Que de regrets ! 600 m d’une descente ratée ! Et du bas de celle-ci, la remontée est facile vers le col à 890 m. ça pique ! Que les trolls locaux nous pardonnent pour cette faute monumentale, ils prendront certainement des sanctions contre le responsable de la trace, le Ptio. Aie, aie, aie, qui sera privé de Chips pour les 5 prochaines années?
Sur cette pente facile, nous avons la place de godiller sans effort dans une bonne couche de poudre homogène et très légère. Sur cet immense espace quasi plat, le vent n’a eu aucun effet, contrairement aux pentes de Lyngen Nord. La descente est sympa et dans la partie raide, dans un terrain un peu plus varié et une neige traffolée, nous continuons à prendre du plaisir. Arrivés à la voiture, je me souviens que le ferry part à 16 heures. C’est dans une demi-heure. Nous nous empressons de jeter tout notre matos dans le break. Une marche arrière est nécessaire pour nous sortir de notre stationnement délicat du matin et bizarre, je cale. J’ai du mal à redémarrer mais après 2 essais, nous voila sur la route pour le ferry. Nous embarquons à 15h58, pile poil… Pendant la durée de la traversée, nous sommes avec Pascal dans l’espace client, bien au chaud !
Et quand nous rejoignons la voiture, une odeur désagréable d’essence nous saisit. La voiture a dû avaler un truc pas bien net et a fait une indigestion au milieu de ses copines de Ferry. Arrivés à Svensby, aux ordres du personnel, il m’est impossible de démarrer, le moteur étant comme noyé et nous h’avons pas de bouée pour le sauver !. Après plusieurs tentatives, et quelques klaxons, je mets le warning et nous sortons de la voiture. Nous comprenons vite qu’il y a une fuite d’essence conséquente – “Momo, éteint ta clope, s’il te plait !” – et qu’il nous faut la pousser pour libérer le plancher. Heureusement quelques skieurs viennent nous donner la main pour la monter en dehors du ferry. Une fois stationnée, le gérant du café d’à côté, “Zapffe Café”, est venu immédiatement nous aider. Petite séquence pub; On y est hyper bien, le cadre sympa et chaleureux, les gâteaux fait maison sont excellents. (page facebook ) . Nous vous faisons grâce de tous les scénarios évoqués avec lui sans oublier la gentillesse de norvégiens qui sont venus s’inquiéter ou nous proposer leur aide. Que pouvons nous faire un vendredi soir après 17 heures, plus de garage ouvert, pas de mécanicien disponible, on appelle l’assistance getaround, quoi lui dire : la voiture immobilisée, une fuite, un trou dans le réservoir, une durite éclatée,… Nous attendons également nos camarades qui débarquent avec le ferry suivant. Grâce au deuxième véhicule intergalactique, nous rentrons tous au lodge qui n’est pas trop loin, serrés comme des sardines en boîte à l’arrière !
Je reviens ensuite avec Philippe, de repos aujourd’hui, munis de quelques outils trouvés dans le garage et accessoires ramenés pour réparer nos skis et fixations; mini cordelette, serflex, ruban adhésif, fourchette, spatule, Cookéo, rouleau à pâtisserie …, Zut c’est pas la bonne liste.
PETIT COURS DE MECANIQUE
La voiture est à présent garée près du café, conseil de Pierre, le gérant. Nous la mettons sur le krick et Philippe commence l’inspection. Pas de réservoir percé, elle ne fuit uniquement qu’au démarrage. La durite est juste sortie !
Avec de la cordelette et de l’ingéniosité, Philippe arrive à serrer la durite et à la fixer à une pièce du châssis pour éviter qu’elle ne s’éjecte au démarrage avec la pression envoyée par la pompe… Complètement novice, je le crois sur parole. Une fois réparée, je teste …. et miracle, elle démarre sans souci ! ça tient et ça ne fuit plus… Énorme OUF de soulagement. Pierre, le boss du Kafé n’en revient pas et rebaptise notre Philippe, “Mac Gyver”. Entre temps, nous avions appelé l’assistance Getaround et le propriétaire. Nous le rappelons pour lui annoncer la bonne nouvelle, “nous pouvons rentrer chez nous” et d’un commun accord, on verra les jours suivants, si la réparation de fortune tiendra. Et elle tiendra jusqu’à la fin du voyage. Réflexion faite, nous pensons que ce matin, pour se garer, nous avons forcé dans une neige un peu dure et nous avons dû dé-clipser l’attache de la durite. Avis aux brutasses, cela peut servir de conseil pour un stationnement un peu trop “limite” !
Nous rentrons au lodge doucement, en anticipant toutes les rigoles de la route, heureux de ce dénouement presque inattendu, place à l’apéro du soir bien mérité !
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