Holmbukttinden
1668 m

Happy Day, Happy Friends, and happy Snow

Aujourd’hui, nous avions comme objectif de gravir le plus haut du massif, le Jiehkkevarri à 1834 m. C’est une sacrée bambée mais qu’importe, nous sommes tous en bonne condition. La fenêtre météo n’est plus terrible à partir de 11 heures, et c’est justement l’heure où nous serions sur l’itinéraire qui traverse un grand plateau paumatoire. Notre choix se porte alors vers Holmbukktinden, un poil plus court et moins haut, mais tout aussi splendide.

Holmbukttinden est un sommet merveilleux et c’est l’itinéraire le plus facile en haute montagne de ce coin de Lyngen.
C’est la 7ème plus haute montagne de Lyngen et possède un superbe sommet ainsi qu’un superbe itinéraire de descente à ski. Son orientation en fait aussi un sommet qui peut vite se transformer en piège pour les randonneurs. Les heures de départ et de descente sont à respecter. Il s’agit de l’itinéraire le plus facile vers Jiehkkevarri, distant de 3,5 kilomètres sur un terrain très facile ensuite mais glaciaire.

© Photos, textes et illustration : V. Thiebaut – C. Dussoliet

Départ à 9h de la route, en route pour une grande journée avec du bleu et du blanc partout.
Suivant une trace à travers les arbres, la neige s’avère pourrie car mouillée par la perturbation de la veille, et ce sera mouillé jusqu’à 700 m. Pas grave, le paysage est à la hauteur et la magie va opérer, c’est maintenant une certitude (Parole de Troll ou d’Elfe).
Pour une fois la trace est bonne à suivre dans sa majorité, 3 skieurs/snowboarders sont beaucoup plus loin devant nous. Nous les apercevons quand nous arrivons à la première combe, aaahhhhh le bonheur de faire la trace dans ses immensités, ils sont en train de sortir de celle-ci par un petit couloir bien cool. Va s’en dire qu’il n’est pas question qu’ils arrivent avant nous au sommet, donc je passe la seconde. Je décide toutefois de ne pas les vexer et trace un petit couloir secondaire et parallèle sur 100 m (un repérage aiguisé pour une variante de descente pour le team). Je dépeaute puis je redescends sur cette belle pente vierge pour remonter avec les copains.

Nous débouchons ensemble sur un plateau tellement beau que ça fait mal aux yeux ! La traversée de celui-ci est une belle balade avant de rejoindre la partie finale qui doit être une pente douce jusqu’au sommet (dixit les photos des topos). Et là, on nous aurait menti !, une arête cornichée s’est formée par-dessus la pente finale sur une bonne dizaine de mètres de haut. Je tente d’abord de monter à ski mais ça se complique. Un traçage à pied s’impose sur une trentaine de mètres, pas complètement “safe” car sur le fil d’une arête, et là notre amie Eole revient nous voir en rafales très fortes. Bien gazeux à droite, trop dangereux pour nous 6, ces derniers 100 m de déniv resteront vierges aujourd’hui. La sécurité d’abord.

La descente est évidemment un festival de peuf, en passant par le petit couloir repéré à la montée, une véritable orgie (Ne le dis à personne !….c’est le titre du film que nous avons visionné la veille). Milieu de combe, bin on remonte tracer la pente en face vierge sous la face rocheuse plâtrée par la neige fraîche. ça va de soit, on va finir par appeler le coin, “le pays des vierges !!!)”. Après 200 m, stop…, plus je monte, plus c’est plaqué. Regavage dans cette pente à 35° ….

J’EN VEUX ENCORE
…CALME-TOI ON EST DÉJÀ à 3000 +

Arrivés au début de la combe, le groupe se scinde, 3 descendent et youppppiiiii 2 volontaires, presque désignés d’office remontent avec moi …
Montée idem à la première jusqu’au plateau. Là, bifurcation à gauche pour continuer sur le plateau vers un léger dôme. L’objectif étant de descendre droit dessous en direction de la combe mais en traversant au-dessus des barres rocheuses que j’ai bien repérées à la montée. Et là, encore, on joue de notre meilleur ski, rien à envier aux « nuits de la Glisse », aujourd’hui on y est une fois de plus, une brochette d’acteurs de premier plan … sans doublure !

Nous redescendons, JR, Pierre et moi jusqu’à l’altitude de 550 m au carrefour des différents itinéraires. On se regarde droit dans les yeux, encore remplis d’étoiles et une question nous titille ; « on va visiter le glacier à côté ? …. Yes…., Youuuuupppppiiiiii, smack, smack, smack et j’en passe…UNANIMITY !

Repeautage, ce n ‘est que le quatrième aujourd’hui. Entre temps, un groupe de 5 skieurs d’Oslo nous dépasse, il est déjà plus de 14h et compte faire The summit, le Jiehkkevarri. Je ne suis pas sûr qu’ils soient bien conscients de la durée de l’ascension, bien que le temps maussade prévu cet après-midi ne se soit jamais installé. Ils sont très chargés et ne maîtrisent que partiellement les conversions. Nous les doublons au bout de 10 minutes, et nous traçons à nouveau, jusqu’au milieu du premier plateau, le glacier du Blåisen.

C’est un stop ici pour nous, 3000+ et bientôt 7h de rando, il est temps de rentrer rejoindre les autres au lodge, non sans se gaver encore jusqu’à 700 m . La suite est un peu plus fastidieuse, étant donné l’état de la neige. C’est quasi inskiable ! La traversée dans les bois est plus sympa car nous traversons une zone protégée, des sapins typiques, mais quasiment à plat pour rejoindre la voiture. Les bras souffrent, enfin ce qu’ils en restent.
Le repas nous attend, concocté par notre grand Chef, Pascal, Saint parmi les Saints de la gastronomie des « plumeurs de pentus ».
Ainsi soit cette journée anthologique !.

CARTOGRAPHIE