Kvitfjellet
914 m
Malangen
Kvitfjellet est un sommet sans allure. Pas très élancé, pas esthétique, c’est une vulgaire colline vue de loin. Mais comme souvent, ce type de montagne peut réserver de belles surprises et sa pente ouest, bien protégée en est la preuve. Visible depuis toute la région de Tromsø, ce sommet est finalement assez éloigné en distance. Il n’est donc pas si couru.
Et pour nous, aujourd’hui, c’est un très bel itinéraire de repli
© Photos & illustration : V. Thiebaut
Carnet de course
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Orientation Ouest
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Difficulté ascension Facile (-25°)
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Dangers Traversée sous les barres rocheuses
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Départ course Kobbevag, Djupvågen, cimetière
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Difficulté descente S2
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Matériel Spécifique -
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Altitude départ 50 m
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Neige Fraiche jusqu'à 15 cm
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Compagnons Philippe et Laurence, Christophe 2, Jean-Rémi, Pierre
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Altitude sommet 914 m
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Météo Régime d'éclaircies
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Refuge -
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Dénivelé total 940 m
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Timing total 3h00
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Secours 112
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Distance AR 12 km
Le sommet vu de l'aéroport de Tromsø, photo prise en 2016
L’habit ne fait pas le moine
Hier soir, nous avons récupéré Pierre à l’aéroport de Tromsø. Il nous rejoint pour une semaine. Aujourd’hui, c’est une première pour lui sur les terres norvégiennes et c’est déjà la dernière pour JR qui doit demain rejoindre Oslo. La météo étudiée hier est assez bonne. Nous décidons donc de tenter la montée vers Bentsjordtinden. Mais de visu, c’est plus compliqué que prévu. Au nord et sur les montagnes derrière avec toutefois une nette amélioration prévue dans la matinée.
Nous nous mettons en route vers Malangen. Notre objectif : un des hauts sommets de la région. Plus nous nous rapprochons du départ indiqué sur le topo, plus une double couche nuageuse envahit les montagnes, à basse altitude vers 300 m et une plus haute vers 800/1000 m. La visibilité est carrément mauvaise, pas vraiment adaptée, ni accueillante pour affronter ces belles pentes. Nous réfléchissons, garés au bord de la route. Après partage de nos ressentis, d’un avis unanime, nous décidons de partir vers l’est pour y observer si les conditions autour du Kvitfjellet sont meilleures. Cette montagne avait retenu notre attention la veille, écartée en raison d’une longue marche d’approche en dévers pour accéder aux pentes ouest. Effectivement le temps est meilleur, l’ambiance plus positive. Nous nous garons, comme pour Vågtinden, sur le parking du cimetière (Gravlund)… sur Kobbevågen.
Direction la droite vers une piste qui mène à des champs, empruntée par les motoneiges du secteur. Au fond de la vallée, un immense plateau doit se prêter à merveille pour cette pratique, pas forcément très compatible avec la randonnée à skis. Mais est-ce à nous d’en juger, nous qui foulons leurs terres sans connaître leurs habitudes locales. Est-ce des jeunes voulant se procurer quelques émotions fortes, ou des éleveurs de rennes qui vont contrôler leur cheptel ?
Effectivement après un petit raidillon, nous attaquons une partie plus boisée, mais éparse. L’itinéraire de montée est évident. Il est possible néanmoins d’éviter ce long dévers en restant au bord du ruisseau. Ce n’est pas l’option choisie par Ptio qui trace, à gauche, les pentes du Vågtinden et du Breifjellet. Le Kvitfjellet, notre sommet du jour n’est pas visible car au-dessus des barres rocheuses qui surplombent notre itinéraire. Pierre, notre joker ”frais comme un saumon”, se charge de tracter Laurence. Le silence n’est pas couvert par le bruit des motoneiges mais par un défaut de l’appareil de recherche en avalanches de JR, qui émet un son aigu toutes les 10 secondes. La couche de neige légère et poudreuse ne permet pas malheureusement de l’éteindre. Ptio, optimiste quant à la ligne régulière de sa trace, se retrouve face à des petites barres qui l’obligent à perdre de l’altitude pour les contourner. Nous arrivons enfin au pied de cette belle pente ouest, il nous reste 400 m à gravir et tout au fond, nous voyons le massif du Bentsjordtinden, toujours dans une couche nuageuse épaisse. Ce sera peut-être pour une autre année, car ce sommet est impressionnant, avec les vues depuis Gråtinden.
A mi-pente, bien raide à présent, nous décidons pour plus de sécurité de faire deux traces, décalées l’une de l’autre, histoire de bien répartir nos poids sur une surface beaucoup plus étendue.
Et le sommet se distingue enfin tout au loin. Il nous reste un grand plateau à traverser. C’est bien cette image que nous avions repérée il y a quelques années depuis l’aéroport de Tromsø, une grosse butte, très plate à son sommet. Il fait bon, sans vent, et de belles éclaircies nous autorisent à voir tout le chenal jusqu’à Tromsø, nous repérons même notre lodge sur Tisnes.
Ptio et Tof prennent possession d’un imposant cairn et nous proposent leur show, les sauts-mons volants !
Puis se dirigent vers un second cairn plus loin et légèrement plus bas, peut-être se situe-t-il au-dessus des barres, pour signaler la fin du plateau.
Nous mettons nos chaussures et skis en position descente, 400 m d’une neige fraîche, ça ne se refuse pas ! Une belle combe revêtue d’une moquette facile à skier et tout au fond on distingue le Nordfjorden. Puis la neige devient plus lourde. Faut-il préciser que les températures en journée sont inhabituellement chaudes pour la saison. Nous rejoignons notre trace en dévers, pas forcément celle indiquée sur les topos car nous voyons deux groupes qui sont restés à plat, longeant les méandres du ruisseau. Le choix se montre judicieux, à aucun moment nous poussons sur les bâtons, et même nous nous autorisons, dans des pentes moins boisées, à lancer quelques courbes. Encore quelques minutes et nous traversons les champs avant de retrouver nos autos. C’est déjà la fin de belle randonnée !
En route vers le tunnel pour Kvaløya et Tisnes. Arrivés sur place, nous accédons au lodge par un chemin en terre, mais le dégel est si important qu’il s’est transformé en un bourbier. Avant de déjeuner, va falloir étendre nos peaux dehors et sécher tout notre matériel avant de le ranger pour le transfert demain vers Olderdalen. Après un bon déjeuner et une petite sieste, Tromsø est au programme en cette fin d’ après-midi, … mais surprise, grosse surprise. Nous sommes vendredi pascal et quasiment tout est fermé pendant 5 jours. Juste un petit détour par la boutique de Polaria et au Pub, le Skraven. C’est là que j’ai rendez-vous avec une amie norvégienne de la région de Trondheim. Elle profite, comme beaucoup de norvégiens de ce viaduc pour venir sur Tromsø faire de la randonnée à ski.
Chanceux norvégiens!
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