Rottenvikfjellet
730 m

Une balade facile au dessus de lyngseidet sans beaucoup d’intérêt pour le ski mais c’est une vue exceptionnelle sur les fjords et les montagnes alentour. C’est le contrefort Est de Store Kjostinden, un itinéraire très accessible et sans danger qui part du centre de la ville.

© Photos, textes et illustration : V. Thiebaut – C. Dussoliet

Houla ! Je ne touche plus le sol… Flap, flap, flap

Le temps est à nouveau très maussade ce matin, mais une belle éclaircie est prévue en milieu de journée. Il fait très froid, -25°… A quatre (Mousquetaires, Fantastiques ou goinfres, je vous laisse le choix…) autour de la table, des chips, des crevettes et des Mack, nous débattons d’une destination de sortie. Et je ne sais pourquoi, nous décidons de partir de Lyngseidet, vers le plateau de Rottenvikfjellet, contourner par le lac et remonter le glacier “Rottenvikbreen”. Erreur de choix !, sans doute trop de chips, ou de bières …

Pascal reste ce jour au lodge, car il veut nous préparer un bon dîner ce soir, Poulet coco curry. En route pour nous 5 et près de 40 minutes plus tard, nous nous garons au centre ville. Nous connaissons l’itinéraire. Sympa, nous traversons la route les skis sur l’épaule et chaussons les skis dans le champ face à l’auberge de jeunesse. 400 m de montée dans les bois, la trace est bonne et suit le chemin d’été. Au soleil, bien habillés et dans l’effort, le froid est supportable. Mais pas pour bien longtemps, car une fois arrivés sur le plateau à Eidnasen, nous sommes face à un fort vent du Nord, plus de 60 km/h avec des rafales à 80 km/h. Ptio et Philippe sont devant, progressent à leur rythme enfin essayent…, c’est un combat en direction du lac. Pierre, Jr et moi avons pris le temps de bien nous habiller, surgants, capuche, doudoune. Nous avons à présent quelques longueurs de retard. Les traces sont systématiquement recouvertes et bien que le temps soit dégagé, nous les avons encore en ligne de mire. Puis silence radio et surtout plus d’image ! Nous comprenons vite quand nous repérons quelques traces derrière des rochers, qu’ils ont bifurqués à gauche en direction du dôme et que l’idée de traverser tout le plateau était une folie. A notre tour, nous prenons cette même décision. Le vent est surpuissant et la progression difficile. A trois, nous nous sommes dit qu’il était important de continuer, histoire de travailler notre résistance au froid et notre mental. Mais le dôme en dessus à 700 m est notre objectif.

Le paysage et la neige balayée forment de grosses congères, dignes d’une banquise en formation. Nous voyons quelques rochers et décidons que notre objectif est atteint… et surtout qu’il est temps de faire demi-tour. Enlever ses gants et prendre quelques clichés est un calvaire. Nos silhouettes doivent compenser pour rester debout ! Nous entamons la descente sans plaisir, impossible de tenir une courbe dans cette meringue sauvage. Chacun pour soi dans ce joyeux bordel… Enfin la forêt approche et nous voilà protégés ! Une fois dans ces pentes, le ski redevient ludique et avec plaisir, nous nous faufilons entre les bouleaux. Arrivés au sommet de la piste de ski, ce champ de neige presque vierge nous fait envie. Et comme nous ne sommes pas entamés par les 700 m de dénivelé, nous nous jetons dans de grandes courbes à belle vitesse. Enfin du bon ski ! Puis arrivés en bas, face du téléski, il nous fait remettre les peaux pour 300 m d’une remontée facile. Et ainsi, avoir 1000 m de dénivelée au compteur aujourd’hui !

Entre temps, Kiwi et Ptio, nous nous battons pour aller jusqu’à la dernière contrepente offrant une vue imprenable sur le Fjord. Dépeautage à genoux pour ne pas voir les skis, les peaux ou toute autre chose prendre son envol. Descente vers le vallon au milieu de la combe pour trouver une neige poudreuse et abritée du vent. Ensuite remontée sur 100m pour aller se refaire chahuter sur le plateau et afin de basculer sur le bon versant. Retour sur une neige très compliquée sur le haut car glacée, gelée ou cailloux affleurants, puis agréable pour finir sur les traces de nos compères sur la piste. Nous finirons à travers les champs en bas de piste pour revenir au village. Une belle épopée aujourd’hui. On a même réussi à rentrer avec tous nos doigts !

Nous posons skis, chaussures et sacs dans la voiture et d’un pas rapide, nous rejoignons le café pour un chocolat chaud et attendons nos collègues qui ont été eux jusqu’au sommet du Rundtinden.

CARTOGRAPHIE