Le 13 mars 2023 Randonnée à ski

Ryten
543 m

Lofoten

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Quand la météo est clémente, le sommet de Ryten se grimpe facilement.

C’est une randonnée accessible à skis, à raquettes et parfois même à pied. Elle offre une vue magnifique sur les montagnes de Fuglhuken à droite, Litljordtinden à gauche et toutes les belles criques.

© Vidéos, photos & illustration : Antoine & Vincent Thiebaut

Carnet de course

  • Orientation Sud Est

  • Difficulté ascension F

  • Dangers Corniches

  • Départ course Parking à Bergland

  • Difficulté descente S2

  • Matériel Spécifique -

  • Altitude départ 20 m

  • Neige Froide, soufflée et poudreuse dans la combe

  • Compagnons -

  • Altitude sommet 543 m

  • Météo Beau

  • Refuge -

  • Dénivelé total 550 m

  • Timing total 1 heure 15

  • Secours + 75 55 90 00 ou 112

  • Distance AR 3,5 km

PAR
Vincent Thiébaut

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La météo oriente toujours nos choix, pour construire le planning mouvant de la journée. Pour décoder le sommet à gravir mais aussi pour les moments partagés dans le groupe. Grosse perturbation ce matin et belles perspectives à partir de 11 heures. L’idée est de rouler vers le Sud jusqu’au bout de la route à Å, où se trouve le parking et l’aire de contournement des plus insipides, mais qui se trouve être l’un des plus connus de Norvège. Puis remonter et s’arrêter dans de beaux endroits comme les villages de Reine, Ramberg, Flakstad…. et faire connaître à Lisa et Antoine ces merveilleux panoramas d’hiver.

Malgré le temps qui s’est nettement amélioré, à Reine, le vent qui a cessé de sévir n’a pas chassé tous les nuages accrochés à la chaîne de montagnes aux flancs si escarpés et si raides. La neige tombe encore un peu et colle sur ces dalles de granite, ce qui donne une teneur bien hivernale et patagonienne aux paysages. Nous pique-niquons dans la voiture mais nous nous réchauffons autour d’un bon café dans un endroit recommandable, “Bringen Kaffebar”. Le ciel s’est bien ouvert sur l’océan mais pas sur les sommets. Nous faisons quelques photos souvenir avec ce petit rayon de soleil bienvenu. Mais pas beaucoup plus ! Car ce qui nous a étonné, voir horrifié. c’est la horde de photographes asiatiques amateurs, professionnels et mêmes des stages de photos qui attendent sur les ponts, tout le matériel de sortie; trépieds, sac bourrés d’objectifs et de filtres, sans parler des appareils à quelques milliers, des Leica à plusieurs dizaine de milliers d’euros autour des coups et nous ne sommes qu’en mars. Je n’ose m’imaginer les mêmes scènes au coucher de soleil en été. Pauvres pêcheurs locaux qui doivent supporter cela à longueur d’année. Une évolution touristique bien mal contrôlée, voire nocive, malgré l’attrait des devises étrangères. Vers 14h30, nous attaquons le retour avec une halte prévue au pied du Ryten, à Bergland, seul objectif sportif de la journée.

C’est un sommet mythique des îles où l’on profite d’une vue spectaculaire à 360° avec une falaise radicale haute de 500 m. C’est aussi pour moi, un endroit que je voulais refouler 10 ans après l’avoir gravi dans des conditions dantesques avec des rafales à plus de 70 km/h… mais aussi pour revoir les endroits du film “North of the Sund” où deux jeunes surfeurs décident de passer tout un hiver dans cette crique secrète de Kvalvika à voir absolument. Un beau et bouleversant témoignage de l’évolution de notre monde. Même ces belles plages sont devenues les poubelles d’une consommation intensive et de l’état général de nos océans.

Mais revenons à notre randonnée du jour. Il fait grand beau dans les couleurs chatoyantes de fin de journée. Antoine est motivé, ainsi que Lisa pour nous accompagner jusqu’au refuge. Derrière le coffre de notre Ford, nous nous équipons, nous nous changeons, mettons les peaux et quand vient le moment d’enfiler nos chaussures, Antoine s’éclame dépité “ j’ai oublié mes chaussures”. Quelle erreur ! La balade est courte, je me propose de ne plus trop attendre et d’attaquer cette montée de 500 m sur un terrain très facile. Les conditions sont idéales, la couche de neige soufflée est bien faible mais dans la combe centrale sous le sommet, elle est encore poudreuse. L’itinéraire est évident par beau temps. Je m’arrête de temps en temps reprendre ma respiration, prendre quelques photos et je quitte la trace principale directe de raquetteurs pour m’éloigner un peu plus sur la droite vers une pente vierge et bien agréable à tracer. 50 minutes plus tard, j’atteins le cairn. Je ne peux m’empêcher d’y rester un moment, seul au sommet face à l’étendue de l’océan arctique en contrebas.

Litljordtinden à gauche du sommet

Fuglhuken à droite du sommet et l'océan arctique à l'infini

C’est saisissant, pas de garde-fou, il ne faut pas se faire happer par le vide qui nous entoure. Certainement un des plus beaux endroits des Lofoten, un merveilleux belvédère. Il faut à présent penser à la descente et quitter cet endroit hors du temps. Je me suis alors rappelé la question que je m’étais posée il y a 10 ans. Est ce que ma petite vie de terrien pourra me donner la chance de revenir sur ce promontoire ici seul ou accompagné ? Comme une sorte de pèlerinage montagnard pour remercier de se sentir toujours en vie … et y revenir sans attendre 10 ans de plus !

La descente sous le sommet est conforme à mes attentes et à mon analyse. je peux enchainer les virages dans une neige agréable préservée des vents. Sur la gauche de la face, ensuite la neige se raréfie et il faut vraiment se méfier des zones où la neige cache et dissimule des rochers. Bizarre, seul au monde jusqu’à maintenant, dès lors, je croise bon nombre de randonneurs et randonneuses jeunes, tous norvégiens. Il est plus de 17 heures, il s’agit d’habitués qui après leur journée de travail vont profiter des derniers rayons et des couleurs du soir sur ce belvédère, Frilufstliv comme ils disent… C’est peut être cela le motif pour y revenir une autre fois. Arrivé à la voiture où attendent Antoine et Lisa, j’embarque car il nous reste encore quelques 100 kilomètres.

Les couleurs sont froides et chaudes à la fois. Nous devons immortaliser ces lumières !

 

Avec un arrêt obligatoire à la plage des surfeurs à Flakstad, où quelques apprentis défient le froid tombé avec la nuit.

Les vagues sont petites mais parfaites… et puis l’eau doit être carrément plus chaude que l’air. Avec une bonne combinaison, ils profitent comme nous d’ailleurs des lumières roses sur les sommets et où la nuit a du mal à venir à bout des dernières lueurs du jour !

CARTOGRAPHIE


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