Le 8 avril 2023 Randonnée à ski

Selfjall, Blekkil & Holsfjall
790 m

Péninsule du Troll

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Selfjall est un sommet entre Hakambar, Blekkil et l’imposant Almenningshnakki à 929 m dans le cirque dominant le fjord de Siglufjordur. Les vues depuis ces crêtes sont magnifiques sur l’intérieur du massif mais aussi vers l’ouest et l’océan. Tous les vallons qui partent perpendiculairement vers la crête à droite sont relativement accessibles. Nous choisissons celui qui nous semble le plus ouvert dans sa partie supérieure.

Il faut toujours se méfier des pentes souvent raides qui surplombent ces itinéraires de montée.

© Photos & illustration : V. Thiebaut – C. Dussoliet

Carnet de course

  • Orientation Nord/Ouest/Ouest

  • Difficulté ascension PD+ E1

  • Dangers Barres rocheuses

  • Départ course Golf de Siglufjordur

  • Difficulté descente S3 sur 150 m (S4 sur 150 m)

  • Matériel Spécifique Crampons

  • Altitude départ 10 m

  • Neige Neige de printemps

  • Compagnons Christophe, JR, Pierre & Laurence, Philippe

  • Altitude sommet 790 m

  • Météo Beau

  • Refuge -

  • Dénivelé total 2050 m

  • Timing total 6h30

  • Secours 112

  • Distance AR 24 km

PAR
Vincent Thiébaut

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Avec un beau ciel bleu ce matin, nous sommes motivés pour nous balader dans le Vallon de Halsdalur. Avec Ptio et JR nous avons déjà trimbalé nos spatules mardi dernier et nous avions trouvé le site intéressant. Mais l’approche a l’air assez longue depuis Siglufjordur et nous cherchons une manière de nous rapprocher. Nous nous garons tout d’abord au parking près de la route. A y regarder à deux fois, il nous semble que la route du golf est partiellement dégagée. Nous décidons de partir en éclaireur, vite suivi par le deuxième duster, car le temps gagné est évident. Ne pas avoir à pédaler sur le plat n’est pas négligeable à l’aller et encore moins au retour quand la neige est bien lourde.

66.095537, -18.976438
SELFJALL 790 m

Deux groupes se détachent pour remonter la vallée, mais nous nous retrouvons avant de bifurquer à droite dans le vallon de Blekkilsa. L’itinéraire est simple et comme nous l’espérions, ni raide, ni expo. C’est une succession de mamelons et de pentes douces qui mène à un col et depuis celui-la, nous nous dirigeons à droite vers le sommet sud du Selfjall à 790 m. Ptio, en grande forme, est arrivé largement avant nous et décide de venir à notre rencontre. Mais avons-nous déjà vu le Ptio défaillir ?  Il faut préciser que Le Ptio est un individu de race “savoyarde” qui pour survivre, se nourrit essentiellement de féculents en quantité importante deux à trois fois par jour, en plus des céréales et de tout le reste… Alors pour éliminer, il est vital pour lui de se dépenser. Nous avons essayé de réduire les doses, mais le Ptio est malin et surtout pas naïf. Alourdir son sac, remplacer ses skis par des enclumes, lui confisquer ses bâtons, rien ne fait !

Philippe qui souffre d’un pied arrive avec Laurence décident de ne pas continuer l’aventure aujourd’hui. Nous allons prolonger notre balade à quatre dans le vallon de Breidar/Torfdalur jusqu’à l’altitude basse de 100 m. Nous sommes surpris par la qualité de la neige qui est vraiment agréable à skier. C’est toujours plus motivant de poursuivre quand les descentes sont bonnes et ne demandent pas beaucoup d’influx. C’est la grande régalade. Dommage que nos deux favergeois avaient dû rentrer prématurément au lodge.

66.089484, -18.946631
BLEKKIL 776 m

Nous remettons les peaux pour remonter le vallon et nous diriger à droite vers un sommet, le Blekkil à 776 m, nom trouvé sur la carte ! Une pyramide blanche face ouest…mais il n’en est rien côté Nord, une barre rocheuse et Côté est, une pente à 40° entre rochers. A voir d’en haut, elle est bien skiable et nous nous lançons après le Ptio parti en éclaireur. Nous savourons ce moment. Mais après 150 m, aie, aie, la pente plonge d’avantage. Nous ne voyons plus en contrebas. Impossible de savoir alors s’ il existe un passage à ski. Dommage avec un brin de corde, on aurait pu se rendre compte qu’il en existait un, légèrement plus abrupt mais tout à fait à notre portée.

Dans la doute, malheureusement, nous prenons la décision qui s’impose. Renoncer et remonter en crampons. Chacun d’entre nous, concentré, enlève ses skis, les sécurise avec son sac et mets ses crampons. Il ne faut pas faire de mouvements brusques, ni oublier une étape. Perdre à ce moment-là, un ski, un bâton, un crampon peut s‘avérer fatal pour tout le groupe et la suite de la randonnée. Nous sommes plus ou moins habitués et entraînés à ce type de situation, alors pas trop de stress. Cela aurait été beaucoup plus complexe avec une personne non expérimentée ou si l’un d’entre nous avait oublié ses crampons. Ce renoncement ne veut pas dire défaite en montagne et il faut toujours penser alternative comme autre option. Remonter en crampons va pimenter aussi un peu plus cette journée. Alors tous les 4 débouchons quelque vingt mètres sous le sommet. Côté Nord, nous avions repéré à la montée une langue suffisamment large au-dessus d’une barre rocheuse. Nous l’empruntons, la neige est toujours aussi agréable et par un couloir facile nous sommes sortis d’affaires. Incident clos !

Nous continuons notre descente dans Botnar et vers Galgafoss, un canyon que nous traversons en amont. Nous pouvons de là rejoindre la voiture en galérant sur le plat ou remonter en face par une traversée, prendre de la hauteur pour repiquer plus facilement vers le parking.

66.107474, -18.899521
HOLSFJALL 650 m

C’est la deuxième option que nous conservons et comme personne ne se plaint, pourquoi ne pas aller vers le sommet sud du Holsfjall. L’objectif est triple alors. Le premier est de trouver une bonne ligne de descente pour éviter, comme dit, de trop marcher, le second est de profiter du beau temps pour rester en montagne et le troisième de dépasser les 2000 m de dénivelé aujourd’hui. Mais vous connaissez le comble de la bêtise ?
c’est de promettre de terminer la descente en boxer et tee shirt si les 2000 sont franchis…

Nous remettons les peaux une dernière fois, j’aspire les ultimes gorgées de mon camelbag, et “m’enfile”, désolé du terme, une barre énergétique. C’est parti pour quelques 500 m supplémentaires. La montée se faufile entre mamelons jusqu’à la crête en évitant de traverser sous la belle corniche de gauche. Holsfjall est la belle pyramide rocheuse que l’on voit au centre de la vallée et qui domine la ville. C’est un sommet bien identifié et fréquenté. Nous voyons sur la large crête, les traces de motoneige. Depuis le parking avant le tunnel, nous avions vu des locaux décharger leurs engins et par la vallée de Skutudalur, les montées et les balades sont nombreuses.

Il est plus de 15 heures, les 2050 m de dénivelé positifs derrière nous, alors cette dernière descente doit conclure cette belle journée. La neige est maintenant lourde, mais avec nos skis relativement larges, cela reste acceptable et plus bas, c’est même meilleur. A mi-pente, une belle surprise nous attend, un renard arctique tout blanc traverse les couloirs de neige à quelques mètres de nous. Le temps de sortir l’appareil mais il est déja loin. Pas très grave, j’aurais quand même un petit souvenir de cette rencontre, un rêve d’enfant. Mes 3 collègues continuent, tandis que moi, pari oblige, me déshabille et m’allège…. Cela me rappelle mes belles années d’insouciance où nous skions sur le glacier d’été à Tignes en short et tee shirt !

Bonne option de descendre par Stordskal, nous arrivons pratiquement à la voiture sans pousser, juste le temps pour moi de croiser un groupe d’islandais venu se promener en ce week-end pascal, mort de rire ! Le temps de rentrer, de bien manger, surtout le Ptio les féculents préparés par Laurence et sommes pour le temps de 2 épisodes de Trapped, bien calés au fond du canapé.

CARTOGRAPHIE


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