Storgalten et Svartfjellet
1219 m
Lyngen Nord
Après une bonne nuit réparatrice, nous sommes tous réunis à la table du petit déjeuner. Verdict pour Laurence : malléole cassée, 2 mois d’immobilisation. Souvenirs de Tromsø, un beau plâtre et deux béquilles avec pics rétractables. Mais l’heure est venue de décider de la destination du jour, nous avons l’aval de Laurence sur la durée de notre périple. Je lui laisse mon Mac pour qu’elle puisse se connecter à internet, préparer son retour, télécharger les formulaires d’assistance… et écouter un peu de musique. Nous chargeons nos voitures et partons vers le Nord pour gravir Storgalten, un must. 40 minutes plus tard, nous trouvons une place de parking à Straumsneset, juste après le pont de Storvoll.
© Photos et illustration : V. Thiebaut – C. Dussolier
Carnet de course
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Orientation Nord Ouest
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Difficulté ascension PD+ - E2
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Dangers Zones d'avalanches et corniches
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Départ course Straumen
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Difficulté descente S4 - 35/40°
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Matériel Spécifique -
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Altitude départ 5 m
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Neige Poudreuse et soufflée
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Compagnons Christophe, Philippe et Florent
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Altitude sommet 1219 m + 960 m
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Météo Couvert puis nuageux et neige
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Refuge -
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Dénivelé total 1225 m + 500 m
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Timing montée 1 h 45 + 1 h 00
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Secours + 75 55 90 00 ou 112
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Distance -
Destination Storgaleten et couloir du Storurdalen
Un groupe de jeunes autrichiens est déjà prêt à en découdre. Quelques minutes plus tard, nous sommes fin prêts et motivés. Le temps devient couvert et gris mais la visibilité reste bonne. Nous sommes déjà à leurs trousses et nous les doublons. Ils accélèrent le rythme et Ptio qui nous devance décide de s’éloigner de la trace principale pour faire la sienne plus à gauche dans une combe puis dans un pente plus raide. Quand nous sommes obligés dans la grande traversée de rejoindre la trace classique, ils sont loin devant. Ptio et Kiwi décident alors de les rattraper, je reste avec Flo dans un rythme moins soutenu. 150 mètres plus haut, c’est chose faite et ils les doublent. Mais l’autrichien est coriace et ne s’avoue pas vaincu. Leur groupe se morcelle aussi et deux d’entre eux essayent de rester dans les talons de nos deux frenchies, sans y arriver. Quant à nous, nous rattrapons les derniers et nous les doublons avant l’épaule vers l’altitude 900 m. J’accélère ma cadence pour essayer de rattraper les premiers autrichiens. Kiwi et Ptio atteignent le sommet puis loin derrière nos collègues que je suis arrivé à rejoindre. Flo arrive quelques minutes ensuite. Une belle confrontation bien sympathique pour accéder à un très beau sommet. C’est un point de vue aussi spectaculaire que magique. Nous dominons le fjord de tous les côtés, l’océan arctique au Nord, les sommets escarpés au Sud.
A ma montre, 1h46 pour les 1216 m de dénivelé. Bien content de l’allure et de l’état de fraîcheur. Kiwi et Ptio qui avaient un peu froid partent en direction d’un sommet vers Storurdinden altitude 1170 m environ. Nous chaussons en direction de la corniche qu’il faut passer dans une pente à 50° sur 25 mètres ou en la sautant.
Nous voyons en contre bas, un skieur qui a déchaussé et qui apparemment est assez mal en point. Puis, soudainement, j’entends mon prénom mais prononcé par une autre voix que celle de Flo. Je me retourne donc et j‘aperçois un visage familier avec un groupe, téléphone à l’oreille…. mon ami Zaza !
Zaza, c’est Hervé avec qui j’étais parti sur ces mêmes montagnes 10 ans auparavant. Quelle belle rencontre inattendue. Nous avons le temps de discuter quelques minutes, le temps que son appel vers les secours soit pris en compte. D’après lui, sa cliente s’est fait une belle fracture ouverte du tibia péroné. Quelle “merde” ! L’hélicoptère arrive sur place une bonne demie heure plus tard.
Nous devons les quitter et rejoindre nos deux copains. Pas de problème pour passer la corniche, trente virages plus bas dans une très bonne neige et nous voilà à rechausser les peaux pour les rejoindre. Ils sont beaucoup plus loin à tracer lentement et en toute sécurité, le sommet dans une pente soutenue. Quand ils arrivent à leur sommet, nous sommes cinquante mètres en dessous avec le regret de ne pas avoir continué dans leurs traces. Nous patientons avant de les voir descendre cette belle face, bien positionnés pour les capter dans nos objectifs. Regroupement au col sous quelques flocons. Un vrai temps norvégien, le ciel est couvert avec des trouées de ciel bleu, la lumière est grise et la neige tombe, sans vent !
Excursion en hélico pour une cliente de Zaza
Nous attaquons la descente sans hésitation, euphoriques. Les conditions sont particulièrement bonnes et la pente parfaite. Quel moment de ski ! A l’altitude 500, nous nous arrêtons et voyons une trace dans l’autre combe. Elle fait si envie que nous remettons les peaux pour une seconde montée, sans nous poser de question,. Je m’arrête plus longuement pour photographier l’endroit, et je m’attaque à cette combe qui mène au pied du Svartfjellet.
Troisième objectif de la journée, la combe de Svartfjellet
L’itinéraire est évident, la trace est bonne. Nous ne tardons à rattraper deux split boarders qui s’arrêtent à un collet. Surprise, ça parle français avec un accent du Sud ouest. Nos deux surfeurs stoppent leurs efforts ici, mais Kiwi et Ptio pensent qu’il est possible de remonter la belle pente devant nous.
Prudent et pas suffisamment compétent dans la connaissance du manteaux neigeux, j’aurais eu le même raisonnement et ma course se serait aussi terminée au collet. Mais je fais entièrement confiance à nos deux chamois qui partent tracer la combe supérieure. 200 mètres dans une neige froide et abondante, plus de 40 cm de poudreuse. L’ambiance est dantesque, les sommets plâtrés par une neige océanique…un vrai air de Patagonie.
C’est vraiment impressionnant et les couloirs menant au Storurdtinden sont sublimes. Sur un ressaut, nous arrêtons notre effort. Au-delà, c’est zone rouge et les risques sont vraiment supérieurs. Chacun notre tour, nous descendons afin de ne pas alourdir la dernière couche de neige fraîche. Nous signons cette belle face avec de jolies courbes. Il ne nous reste plus qu’à profiter pleinement de la descente jusqu’aux bouleaux maigrichons. Il nous faut traverser au plus haut et au mieux pour rejoindre le parking sans trop pédaler sur un terrain accidenté et dans une neige devenue lourde.
La journée s’achève avec un dénivelé total de 1850 m. Il est temps de rentrer et de prendre des nouvelles de notre accidentée.
La douche est bonne et nous permet de rester éveillés. Laurence nous concocte un bon déjeuner et après un petit moment de repos, nous sortons faire quelques pas en sa compagnie… jusqu’au magasin de sport puis vers LE supermarché du village. Et logique, la virée se termine par un apéro dans la seule auberge de la localité, à Lyngseidet Gjestegård !
Mauvaise nouvelle, la météo annonce plusieurs fronts perturbés qui vont toucher les côtes norvégiennes ces prochains jours.
CARTOGRAPHIE
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alors là! BRAVOn je ne peux que vous féliciter , pour le travail et les infos importantes trouvées sur votre site. Je m’en vais Ce lundi 27/02/2023 pour la quatrième fois dans les alpes de Lyngen, dont je suis un fana. Merci à tous ce qui ont collaboré à ce site . et encore bravo.
Merci jean Luc. Heureux que vous y trouvez des informations utiles et des idées de randonnées. Cela nous encourage à alimenter ce site par nos prochaines expériences et d’en partager d’autres. Bon voyage et espérons que vous y trouverez de meilleures conditions qu’en France.