Le 20 avril 2022 Randonnée à ski

Storhaugen
1142 m

Nordreisa

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Storhaugen, c’est l’un des plus beaux sommets de la région, “la classique du coin”

Tout le long de la montée vers l’antécime jusqu’à l’arrivée au sommet, la vue est à couper le souffle face aux montagnes du Lyngen Nord, sur les îles voisines et l’océan arctique tout au nord. On longe ensuite une corniche démente que l’on sous-estime souvent. Mais en la regardant depuis Kjelvågtinden, elle est vraiment très impressionnante surplombant une falaise de plus de 250 m (voir photo ci-dessous). Pour y accéder, il existe une randonnée facile même par risque d’avalanche. Prudence… Il faut se méfier de l’euphorie procurée par une telle course.

© Photos et illustration : V. Thiebaut

Carnet de course

  • Orientation Ouest

  • Difficulté ascension PD - E2

  • Dangers Corniches

  • Départ course Djupvik - cimetière

  • Difficulté descente Sud : S3 - 30/35°

  • Matériel Spécifique -

  • Altitude départ 40 m

  • Neige Printemps

  • Compagnons Philippe, Laurence, 2 Christophes, Pierre, Claude, Nadine

  • Altitude sommet 1142 m

  • Météo Tempête de ciel bleu

  • Refuge -

  • Dénivelé total 1105 m

  • Timing total 2 h 30

  • Secours + 75 55 90 00 ou Hjelp 113

  • Distance 10 km

PAR
Vincent Thiébaut

Contactez-moi

Mercredi, deuxième belle journée d’affilée et au programme, deux randonnées pour contenter tout le monde. Storhaugen ce matin pour faire découvrir ce grandiose belvédère pour les uns, et pour ceux qui connaissent déjà ce sommet, exorciser l’accident de Laurence d’avril 2019. Avec une malléole réparée, remonter sur ce sommet et le redescendre est un beau moyen de terminer notre séjour. Et pour les plus endurants, cet après-midi, petit détour par la pente voisine de Sorbmegaisa.

Mais revenons à notre premier objectif du jour.

Comme tous les matins, nous passons près d’une heure à table, Après ce petit déjeuner d’anthologie, nous roulons en direction de Djupvik. Nous connaissons la route et nous trouvons facilement le point de départ qui se situe au cimetière, Kirkegard. En Norvège, pas trop de signalétique de directions, ni d’indications de lieux dits, de hameaux. Par contre, Kirkegard ou Gravelund, pas moyen d’échapper…aux vieux démons. Nous sommes les premiers sur ce parking malgré une heure déjà bien avancée et la chaleur qui caresse déjà nos épaules. Une fois n’est pas coutume, je prends la tête du groupe et je décide de ne pas suivre la trace de montée mais de partir plus à gauche pour profiter d’une nature vierge.

Les sommets voisins de l'île d'Uløya
puis Arnøya et Nordfugløya. Tout au fond, l'océan arctique

Généralement c’est Ptio ou Kiwi qui tracent, ils se reconnaîtront, car ils ont une grande expérience d’une trace régulière et homogène et surtout pas trop raide, à l’inverse d’une tendance actuelle. Je m’inspire de leur pratique pou ’avancer à travers la belle forêt de bouleaux qui débouche sur des pentes, plus à gauche entre la voie normale et la croupe Nord Ouest. Le revêtement est irrégulier et la structure de la neige très changeante mais stable. Le paysage est encore plus net que la veille, et les vues sont époustouflantes. Après 2 heures d’efforts, nous arrivons au premier cairn pour un regroupement général. Il n’y a pas la même quantité de neige qu’en 2019 mais les corniches sont toujours aussi impressionnantes. Avant de continuer vers le sommet, nous profitons tous ensemble de ce belvédère à 360° et partageons nos émotions. Quelques minutes plus tard, et après un faux plat montant, sans s’éloigner de la trace, pour éviter les corniches gigantesques, nous atteignons le sommet principal où trône un second cairn. Avec Philippe, nous étudions un probable itinéraire que nous avions décelé sur la carte.

Mais nous remarquons sur le terrain que les cartes sont assez approximatives, voire imprécises. Là où était marqué un couloir de neige certes raide, se dresse une barre rocheuse de plus de 20 mètres où un rappel est nécessaire.

Hier soir, à l’étude du topo, nous avons noté une variante de descente, non pas par la pente ouest mais par la pente plein sud. Nous décidons donc de valider cette option et à notre grande surprise, nous sommes agréablement surpris par la qualité de la neige. Avec une neige de printemps qui vient juste de décailler, l’heure est idéale, la pente raide, régulière et safe. Celle-ci avoisine les 35° et tout le groupe est à l’aise sur ce revêtement.
Un pur bonheur de glisse sur plus de 500 m de dénivelée ! Avant de rejoindre la trace normale beaucoup plus à droite qu’il faut récupérer, nous apercevons un abri enfoui sous la neige, une cabane de bois noir. Étonnés et curieux, en bons français, nous nous dirigeons vers ce refuge.

Encore un plongeon Toujours O Fond !

Laurence sans appréhension, et 2019 n'est plus qu'un mauvais souvenir

Effectivement, plus nous nous approchons, plus nous remarquons que celui-ci est récent et construit avec les standards bien norvégiens, bois, design, eco conception, pratique. Une belle découverte, nous prenons possession des lieux quelques minutes pour en profiter. Installés à l’intérieur, nous profitons d’une vue panoramique inédite. Tout est étudié et pensé pour le bien être des randonneurs avec un poêle et des accessoires bien pratiques. L’architecture est incroyablement soignée et originale. Tout est penché, les planches, les pentes des murs, seul, le plexi intégré sur la face avant est vertical, ce qui accentue un effet de profondeur. Belle réussite !

Décidément, les architectes norvégiens sont très créatifs.

Lignes géométriques, arrondies au premier plan, élancées et aigues au dernier plan

Après une traversée, la descente finale se déroule sans problème dans une neige humide puis sur la partie de forêt rendue bien skiable par le passage des skieurs. Laurence peut exprimer sa joie d’avoir pu en profiter pleinement et conjurer le sort. Dernière clin d’oeil, nous croisons sur les heures de midi, un « énergumène » qui entamait la montée vêtu uniquement d’un short, blanc comme un cachet d’aspirine. Qu’en sera t-il pour lui dans 3 heures avec le soleil qui tape fort et les températures quasi estivales?

Le parking est bondé et nous nous étonnons de cette façon de pratiquer la rando pendant les heures les plus chaudes et donc les plus critiques.
Le retour vers le lodge est rapide, et pendant que les uns préparent le repas, Pierre, Tof et moi profitons des températures bien clémentes pour nous baigner dans une eau à 6°. Une bonne séance de cryothérapie et de récupération avant un déjeuner copieux et une sieste non moins méritée. Et dans quelques heures, nous avons prévu …d’y retourner !

Pierre transis après sa cryothérapie d'après-midi

CARTOGRAPHIE


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Avatar de Ptio
Ptio

On repart quand
Tu es excellent Vince
La Norvège sans toi, c’est pas la Norvège
Gros smack
Ptio

    Avatar de Vincent Thiebaut
    Vincent Thiebaut (Administrateur)

    Merci, mais sans toi non plus, car tu nous fait toujours voyager derrière tes traces !!!
    Et l’année prochaine, tu voleras sur tes nouveaux skis…

Avatar de 1 des Tofs
1 des Tofs

Les chaleurs estivales et la canicule actuelle me pousse à regarder ces photos rafraîchissantes….
J espère simplement qu’on ne va pas devoir à l’avenir descendre en « slip made in France » et devoir uniquement profiter de la neige de printemps…

Même si je sais que certains compatriotes portent très bien le slip… ils se reconnaîtront….

C’est vraiment cool de revoir ces belles images et se remémorer ces instants de glisse, de partage, de franches rigolades.

ARVI PA