Tjeldbergtinden
367 m

Encore une petite montagne qui domine Svolvaer. Il y a moyen de s’y aventurer en hiver.

Nous n’avons pas trouvé de topo, juste un film sur viméo. Sommet pas bien haut mais peut être piégeux à plusieurs égards, les itinéraires de montée depuis Svolvaer pas évident sans trace, une pente pente Est un peu expo, avoir le pied bien montagnard sur les itinéraires depuis Kabelvåg, raides et pas appropriés à la descente. La vue du sommet est somptueuse.

© Photos & illustration : Vincent Thiebaut

Mercredi après-midi, le ciel se charge de nuages de neige. Antoine et Lisa sont partis à Henningsvaer et j’avais un besoin de me dégourdir les jambes à skis après la matinée à marcher sur des cailloux à Skrova. J’opte pour le sommet au nom imprononçable, le Tjeldbergtinden… Atchoum, qui culmine à 367 m.

Je me fais déposer sur la route qui tourne à droite à la sortie de Svolvaer après 1,5 kilomètre, vers une maison verte où il y a 2 places de parking, sûrement privées d’ailleurs. Je chausse sous la ligne électrique, bon point de repère. La lecture de l’itinéraire n’est pas évidente et la chance de tomber sur une trace récente d’un randonneur sûrement local car il y avait également une trace de chien qui connaissait tous les raccourcis. Le cheminement entre les ruptures de pente, les rochers, les parties de forêt plus denses, n’aurait pas été aisé. Avec ma petite expérience, j’y serais arrivé mais là, la trace était réfléchie et régulière. C’est en moins d’une demi heure que j’arrive sur l’arête Nord-est. Quelques rafales de vent, des flocons et le fait d’être seul, donnent à cette balade une saveur d’expérience que je ne regrette pas. Reste encore à se rendre sur le sommet, un petit bloc rocheux que l’on peut atteindre de 3 manières, directement en se hissant par une corde fixe dans l’axe de la traversée, contourner le bloc par la gauche en suivant quelques marques bleu blanc à pied en coupant ou en skis en prennant plus large.

Seul sur le sommet, je découvre une table d’orientation assez singulière. Constituée par un plateau incliné avec un axe que l’on peut tourner surmonté d’un tube creux pour viseur. L’axe ainsi placé sur le plateau te donne un angle que tu retrouves sur l’annexe, la liste de tous les sommets. Une expérience ludique à faire qui peut prendre un peu de temps. La vue plongeante sur Kabelvåg tout proche et sa cathédrale construite dans les années 1890 tout en bois. Autrefois Kabelvåg était l’un des plus grands villages de toute la Norvège du Nord. Je descends rejoindre mes skis et je me dirige sur l’arête et la pente Est bien régulière, approchant les 35° au début. Stable et poudreuse, les conditions sont bonnes malgré un léger manque de visibilité. A mi-pente, les arbres deviennent plus nombreux, carrément plus dense ensuite jusqu’au plateau où la forêt devient quasi infranchissable. Je continue à me battre quelques minutes et je décide de remettre les peaux pour remonter la pente.

Pas de voiture à récupérer, cela me fera quelque 200 m en plus à mon compteur aujourd’hui et une nouvelle descente sur le versant de ma première montée. Peu tracée, tu prends du plaisir partout en fin de compte. Je passe un coup de téléphone à mon chauffeur mais apparemment il a du retard. Comme la veille sur la piste de fond, j’enquille les 1,5 kilomètre en pas de patineur, mais là, c’est sur la route ! Antoine me récupère à la station service au carrefour.

Dans la soirée les nuages ont laissé place à un ciel relativement dégagé qui nous a permis d’observer de belles aurores boréales jusque tard dans la nuit.

CARTOGRAPHIE