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Altitude et pression atmosphérique dans le Nord

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Souvent l’on entend dire qu’en Norvège à 800 m d’altitude, cela équivaut à près de 2000 m dans les Alpes

Pourquoi à altitude égale, dans le nord de l’Europe et plus généralement à la proximité des pôles, notre ressenti par rapport à l’effort est différent. … Alors info ou intox ?Pour répondre à cette interrogation, oui effectivement, c’est une réalité. En quelques mots, elle s’explique essentiellement par une pression atmosphérique différente associée à l’altitude, aux conditions météo et à la saisonnalité. La couche d’air, la troposphère qui recouvre le globe terrestre est moins épaisse aux pôles qu’à l’équateur. Pour une même altitude, la pression d’oxygène disponible est donc moins importante au pôle qu’à l’équateur.

©Photos : V. Thiebaut – Shutterstock

QU’EST CE QUE LA TROPOSPHERE ?

La troposphère est la couche la plus basse de l’atmosphère terrestre, située entre la surface de la Terre et la stratosphère. C’est dans cette couche que se produisent la plupart des phénomènes météorologiques, tels que les nuages, la pluie, la neige, le brouillard et les vents. La température dans la troposphère diminue en général avec l’altitude, ce qui est à l’origine des différences de pression atmosphérique qui sont à la base des vents. La troposphère est donc la couche où se trouve la majeure partie de l’air que nous respirons et où se déroulent la plupart des activités humaines.

Le premier usage de la troposphère est de permettre à toutes les espèces aérobies de respirer : la troposphère est une source d’oxygène, et le manque d’oxygène en haute altitude y rend la vie impossible. Une autre fonction importante de la troposphère est de servir de réservoir au gaz carbonique (CO2), nutriment indispensable et souvent facteur limitant de la croissance végétale.

LA TROPOSPHÈRE A UN IMPACT DIRECT
SUR LA PRESSION ATMOSPHÉRIQUE

Les couches de gaz de la troposphère sont moins denses aux pôles géographiques et plus denses à l’équateur, où la hauteur moyenne de la troposphère tropicale est de 13 km, soit environ 7,0 km de plus que la hauteur moyenne de 6,0 km de la troposphère polaire aux pôles géographiques. Par conséquent, un excès de chauffage et une expansion verticale de la troposphère se produisent aux latitudes tropicales. La température décroît rapidement, de 0,6 °C par 100 m, en moyenne, avec l’altitude, jusqu’à une limite que l’on nomme la tropopause (sa limite supérieure), située à 8 km du sol dans les régions polaires et à 17 km dans les régions équatoriales, où la température est comprise entre − 55 et − 60 °C.

La troposphère a un impact direct sur la pression atmosphérique : plus cette couche est fine, plus la pression atmosphérique diminue et avec elle, la pression partielle en oxygène dans l’air ambiant. Aux pôles, la troposphère est plus fine qu’à l’équateur, donc la pression partielle en oxygène, plus basse, si bien que pour une même altitude donnée, l’exercice sera plus difficile qu’au niveau de l’équateur.

Par exemple, le mont Vinson, qui culmine à 4 897 mètres en Antarctique, est aussi difficile à gravir qu’un sommet de 6 310 mètres comme le Chimborazo situé en Équateur.

LES AUTRES FACTEURS

La saison joue également un rôle sur la pression atmosphérique et donc sur la pression partielle de l’oxygène dans l’air. En hiver, cette pression diminue, ce qui augmente légèrement la difficulté des ascensions hivernales.

De plus, à altitude égale, la pression est plus basse par mauvais temps, si on s’éloigne de l’équateur. De même, les vents accentuent ce phénomène car ils peuvent être plus forts dans certains endroits que dans d’autres en raison des différences de pression atmosphérique et de la géographie locale.

Si la pression atmosphérique refroidit l’atmosphère en montagne, en Arctique, c’est la lumière du soleil qui régit les températures. Ainsi, quand on voyage dans le grand Nord, la température diminue car les rayons du soleil sont de plus en plus inclinés par rapport à la surface de la terre, la réchauffant de moins en moins. Un tout autre mécanisme.

NORVÈGE 2020 :
DES PRESSIONS TELLEMENT BASSES
QUE LES AVIONS SONT CLOUÉS AU SOL

Par Céline Deluzarche – Futura
Les avions de la compagnie norvégienne Widerøe ont été cloués au sol en raison de la météo. Tempête de neige ? Risque de tornade ? Épais brouillard ? Pas du tout : ce sont des pressions exceptionnellement basses qui ont empêché les aéronefs de décoller. Du jamais vu depuis 90 ans, d’après l’entreprise. Selon l’Institut météorologique norvégien, la pression atmosphérique au nord des pays était inférieure à 940 hectopascals mardi, un niveau qui rend les vols dangereux. Widerøe, qui dessert principalement des routes régionales intérieures, a mis à l’arrêt toute sa flotte durant plusieurs jours.
Ce ne sont pas les basses pressions en elles-mêmes qui rendent le vol dangereux, mais le fait qu’elles empêchent les altimètres de calculer la distance au sol correctement. « Nos plus petits avions de type Dash 100, 200 et 300 ne peuvent pas voler avec une pression inférieure à 948 hPa car, dans ce cas, l’altimètre ne fournit pas d’informations fiables », s’est ainsi excusée la compagnie. Heureusement, les plus grands avions disposent d’instruments plus perfectionnés qui peuvent se caler sur de plus basses pressions.

Les records de basse pression ont également entraîné une forte montée des eaux. À Tromsø, le niveau de la mer était ainsi 3,54 mètres au-dessus de la normale, rapporte l’Institut de météo norvégien.