Le Kos, très positif et contagieux !
Pour certains, le kos dépasse de loin le “hygge” danois, le “mysigt” suédois, le “perfect moment” américain ou le “quality time” si cher aux britanniques. En Norvège, la puissance indomptée de la nature et le contraste des saisons incitent à apprécier à leur juste valeur les moments chaleureux et intimes, le Kos. Un sentiment plus global et plus fort que le Friluftsliv, ce dernier étant un sentiment de bien-être en communion avec une pleine nature.
© Photos : V. Thiebaut
LES NOMBREUSES TENTATIVES DE DÉFINITION DU KOS PAR LES NORVÉGIENS EUX MÊMES
S’il ne tient qu’en trois petites lettres, le mot le plus important du vocabulaire norvégien n’en est pas moins riche de sens. L’adjectif Koselig peut se traduire par cozy, confortable, mais ramener ça à juste une notion du confort est déjà une perte de sens.
• Le kos, ce sont ces instants de bonheur fugaces durant lesquels on se sent en sécurité, protégé, heureux d’être en compagnie des autres.
• Le kos est un luxe typiquement norvégien fait de simplicité et de petits moments de joie qui vous rendent heureux.
• Le kos, c’est la chaleur, la bienveillance, l’attention, les moments de rires et de convivialité.
• Le kos peut aussi désigner une maison, un repas, une conversation ou une personne.
Selon le linguiste Jan Svennevig de l’université d’Oslo, le kos reflète également un état d’esprit très répandu en Norvège, celui d’un idéal modeste d’équité, que l’on retrouve également dans le droit d’accès à la nature.
Pour les Norvégiens, le mot évoquera aussi bien une conversation à la lueur des bougies dans leur cuisine qu’une promenade main dans la main au milieu de nulle part, à contempler une aurore boréale.
TÉMOIGNAGES
“Le kos, ça peut être aussi simple qu’une tasse de café accompagnée d’un petit pain à la cannelle” car question café, les Norvégiens s’y connaissent puisqu’ils en ont toujours à portée de main à la maison, dans leur chalet de montagne ou dans l’un de ces petits salons spécialisés qui fleurissent partout dans le pays.
« En Norvège, la notion classique de kos, avec flambée dans la cheminée et réunion autour d’un verre ou d’un repas, est directement liée à nos longs hivers », explique Arve Uglum, présentateur de séries documentaires.
“Le Kos, c’est le fait de rentrer chez soi au chaud alors qu’il pleut ou qu’il fait froid dehors, d’enlever immédiatement ses chaussures parce qu’un norvégien enlève toujours immédiatement ses chaussures, puis d’allumer quelques lumières et s’installer tout au fond du canapé avec des petits gâteaux au chocolat.”
“Le Kos peut prendre des formes singulières : il consiste aussi à ouvrir un paquet de chips le vendredi soir, avant de manger de la pizza et de faire péter les bulles de soda.” le Fredagskos : le Kos du vendredi soir. Mention particulière !
Selon Anja, « le kos correspond plutôt à des petits plaisirs simples, à des moments de détente, de rencontres autour de plats maison. En d’autres termes, ce sont des instants très feel good, centrés sur l’envie de vivre de bons moments. Qui peuvent aussi, pourquoi pas, prendre la forme d’une pause tricot ou de l’achat d’un pull en laine norvégienne.« L’engouement pour le kos est indissociable du lien à la nature et aux produits locaux. Il nous rappelle qu’il faut prendre soin de la nature, de soi, et des autres. Les sources de chaleur et de lumière telles que les feux de bois ou les bougies jouent un rôle particulièrement important en hiver. »
Propos recueillis sur visit.norway
Pique nique improvisé au bord du fjord avec des amis, prise de contact une demi-heure avant et tous débarquent sur le rocher avec son petit panier, son sac, sans oublier le bbq portatif et sa box de vin blanc. Pas de souci de contrôle d’alcoolémie, la voiture est bannie… seuls l'accès à pied ou en vélo est de rigueur
MOMENTS DE PARTAGE LORS D’ÉVÉNEMENTS
Pour assister aux compétitions de ski nordique à Holmenkollen (voir précédent article, https://www.nordge.fr/inspirations/ski/les-tremplins-de-saut-a-ski/), souvent, les gens achètent leurs billets avant même que la programmation soit bouclée. C’est donc avant tout le désir de kos qui prend le pas sur les noms figurant à l’affiche.
Le kos est également indissociable d’une démarche durable, même pour les concerts en plein air. « Les festivals font beaucoup d’efforts pour séduire un public fortement sensibilisé à l’environnement. Aussi, ils vont proposer une restauration faisant appel à des produits locaux, préparée sur place. Les festivaliers profitent donc d’un événement en plein air et d’une cuisine de qualité… pas étonnant qu’ils soient aussi nombreux à se déplacer ! »
Nous sommes de plus en plusnombreux à vouloir profiter de choses belles et simples. Le kos, c’est avant tout l’envie d’être avec les autres, de se retrouver et de partager des expériences, dehors comme à l’intérieur…
Sortir son saxophone sur le sommet qui domine le fjord, et entamer un air d’impro en pleine nature, partage d’émotions assuré...