Eivør sur scène,
une invitation au voyage
Ce matin, j’enfourche mon vélo et je mets mes écouteurs. M’entraîner au rythme du nouvel album d’Eivør, Enn avec en tête, toutes les émotions de ces nouvelles chansons lors de son concert à Lyon mardi dernier. Les images me reviennent et me donnent un plus de motivation et de puissance dans mon effort. Oui, la musique à cette faculté de sublimer l’instant présent, surtout quand elle est bonne et te transcende à chaque coup de pédale.
Voir Eivør est toujours un moment rare, magique et attendu
Et cette fois, une expérience musicale. Quand nous avons su qu’elle se produirait près de chez nous suite à la sortie de son dernier album, je me suis dit qu’avant de réserver nos billets, je vais l’écouter qu’une fois et une seule. Certains morceaux sortent du créneau que je connais de l’artiste, un « poil différent mais qui me surprennent positivement. Alors je me suis dit…efforce-toi de ne pas le re-écouter pour garder le charme agir le jour venu.
©Photos : Vincent Thiébaut – Eivør
Quelques mois plus tard, c’est le grand jour ! Toute la magie et l’exaltation du Live. Être sous le charme des incontournables tubes de l’artiste mais aussi étonné par les nouveaux. Je veux revivre une expérience passée avec le concert de The Cure de 2022. Une demi douzaine de morceaux inédits… et c’était génial ! Dans leur cas, ils devaient faire partie d’un nouvel opus « Songs of à Lost World »… qui est enfin annoncé ces prochaines semaines. Pour Eivor, expérience concluante !
REVENONS À LA PRESTATION DU SOIR
“Pendant plus d’1h30, la chanteuse à la voix puissante et éblouissante a livré une prestation profondément captivante, invitant indéniablement au voyage.”
SortiràPAris.com
Eivør se présente, charismatique et toute en beauté dans son manteau noir qui lui donne des allures de personnage de jeu vidéo, mi samouraï, mi corbeau. Sa voix nous envoûte du début jusqu’à la dernière note. Elle possède cette particularité de nous faire partager ses vibrations et ses sentiments. Sa chorégraphie est simple mais sublime et ses costumes, ses bijoux, ses tatouages nous invitent à de nombreux voyages, d’une Scandinavie pastorale, des territoires Samis jusque sur les champs de bataille des valeureux guerriers vikings. Ses chants lyriques se rapprochent parfois du kulning, l’art de chanter à l’oreille des troupeaux, ses mélodies folk sont entraînantes, ses rythmes de chants chamaniques sont plus marqués et certains morceaux bien plus corsés se rapprochent d’un rock plus métaleux qui légitime sa présence à la programmation du dernier rassemblement d’Hellfest en juin 2024 à Clisson.
Sur scène, tantôt avec sa guitare électrique ou son trumma, son tambourin, elle est accompagnée par 3 musiciens, un claviériste, un violoncelliste assurant également les effets vocaux réverbérés et robotiques, et un imposant batteur. Les jeux de lumières étaient vraiment très sympas sans chichi, parfois rouges et verts, comme sous des aurores boréales.
Dommage, les photos souvenirs à l’iPhone ne rendent pas cette belle ambiance. Promis juré pour sa prochaine venue, je lui demanderais ou à son entourage, l’autorisation de prendre du matos un peu plus pro !
Setlist du concert
Ein klóta – Jarðartrá – Hugsi bert um teg – Purpurhjarta – Let It Come – Skyscrapers – Trøllabundin – True Love – Enn – Lívsandin – Upp Úr Øskuni – Gaia – Salt – Í Tokuni – Gullspunnin – Falling Tree
Prochain rendez-vous
…. le 25 avril à Lyon, Hall Tony Garnier
EIVØR, EN QUELQUES MOTS POUR CEUX QUI LA DÉCOUVRE
Eivør Pálsdóttir ou simplement appelée Eivør, est née dans les Îles Féroé le 21 juillet 1983 à Syðrugøta. Déjà à l’âge de 12 ans, elle se produit en Italie en tant que soliste avec un chœur d’hommes des îles Féroé. Un an plus tard, elle fait sa première apparition à la télévision féroïenne, et remporte la même année un concours national de chant. Âgée de 15 ans, Eivør rejoint le groupe rock Clickhaze.
Chanteuse, auteure-compositrice-interprète et musicienne, elle est parfois surnommée la « Björk des Féroé », davantage du fait de la proximité géographique et culturelle de ces îles avec l’Islande et de son talent artistique que de son style proprement dit. Sa voix claire de soprano excelle aussi bien dans le répertoire jazz, folk, rock, pop et country que dans celui de la musique classique et sacrée.
Elle trouve son inspiration dans les ballades traditionnelles des îles Féroé et chante principalement dans sa langue maternelle, le féroïen, mais également en anglais, danois, suédois et islandais.
SYLVAINE, UNE PREMIÈRE PARTIE TOUT À FAIT DANS LE TON
Pendant plus d’une demi heure, la très jolie Sylvaine de son vrai nom Katherine Shepard a interprété un panel de chansons, plus lyrique et folk qu’à l’accoutumée, en adéquation avec la tête d’affiche. Habitué à ses morceaux plus emprunts d’heavy métal ou post-rock, elle nous régale toutefois avec quelques vocaux hurlés, mais très ponctuellement. « Mørklagt », un de ses meilleurs morceaux à conquis la salle. Et parce qu’elle habite désormais à Paris et pour marquer ce passage en France, elle a interprété en français « L’Appel du vide », un autre morceau issu de son troisième album. Les deux autres titres sont des interprétations de chants traditionnels norvégiens. Le fait que Sylvaine soit en solo avec sa guitare rendait sa prestation plus touchante, intimiste et même empreinte d’une fragilité certaine.