Ásgeir, une voix charmeuse sur des mélodies “groove”
L’été commençait à poindre le bout de son nez sur les rives du lac d’Annecy et nos aventures nordiques hivernales étaient bien derrière nous. Il en restait une nostalgie bien présente qui ne demandait qu’à reprendre du service ! Et là, synchronicité …une affiche sur un bus : Asgeir au Brise Glace !
Autre synchronicité avec le nom de ce temple des musiques actuelles, bien choisi pour recevoir cet artiste islandais, une belle surprise dans la programmation de cette salle annecienne. Cela fait quelques années que nous avons eu un vrai coup de cœur et que cette musique faisait l’unanimité pendant les longs trajets en voiture. Pas si simple de fédérer femme et enfants avec ses propres goûts musicaux.
Pari gagné pour Asgeir !
© Photos : V. Thiébaut – V. Palsdottir – Wikipédia – Asgeir
Une voix claire et froide sur des mélodies légères et douces. Une musique sublimée par le mariage d’instruments acoustiques et de synthés électroniques. Comme avec Sigur Ros ou Eivor, cette mouvance de “folktronica” vous transporte vers ces contrées scandinaves mystérieuses. J’avais lu dans un article une formule qui résume bien cet univers, “entre puissance et fragilité, entre inquiétude et sérénité”. Aller écouter Asgeir en concert ce 18 juin 2017 était donc un moment très attendu. Et nous n’avons pas été déçus avec ce bon concert, presque intimiste, de Asgeir accompagné de ses 5 compagnons musiciens. Il faut bien avouer que la quasi totalité du public était déjà conquis !
ÁSGEIR TRAUSTI EINARSSON
Son 1er album “Dýrð í dauðaþögn” traduit en anglais plus tard par “In the Silence” avait battu des records de vente en Islande en 2013, puis sa version internationale (en anglais) avait traversé les frontières. Porté par les singles «King & Cross», «Torrent» et «Going Home», Asgeir s’était révélé en France comme un coup de coeur médiatique et public (plus de 25 000 albums vendus). En collaboration pour les paroles avec son père, poète islandais très connu, l’album a très bien fonctionné en Islande, à tel point que 10 % de la population de l’île se l’est procuré. Et comme toute création originale et talentueuse, l’album a remporté un grand nombre de récompenses aux Icelandic Music Awards (album de l’année, meilleure révélation, prix du public…).
En 2017, «Afterglow» son nouvel album est encore une affaire de famille, Ásgeir s’associant une nouvelle fois à son père qui en a écrit les paroles. Un opus ambitieux, en équilibre entre électronique glaciale évoquant Bon Iver, James Blakeet influences soul, RetB et même gospel.
En 2020 parait le nouvel album dans 2 versions : la première Sátt en islandais et la seconde en anglais Bury The Moon.
Ásgeir a grandi dans une petite île du nord-ouest de l’Islande qui ne comptait qu’une dizaine d’âmes. « Je viens vraiment de l’isolement, de la désolation… Il n’y avait rien à faire et beaucoup de silence. » Puis, il a ensuite déménagé à Laugarbakki, petit village de 57 habitants sur l’île principale, et sera scolarisé à Hvammstangi. Il découvre la musique et plus particulièrement le rock à l’âge de 6 ans grâce à Nirvana, Johnny Cash ou Bob Dylan. Inspiré, à 11 ans, il forme un groupe avec un pote batteur : « On y passait six heures par jour, toute la semaine… Je me suis ensuite passionné pour Johnny Cash ou Bob Dylan, c’est venu le jour où, sur ma guitare, j’ai changé les cordes en Nylon pour des métalliques. Ça a bouleversé ma vie ! » De 13 à 16 ans, il se passionne pour le javelot et cela supplante la musique, mais il finit par se blesser à cause des entraînements trop intensifs. Il se replonge alors dans la musique. Dommage pour son équipe d’athlétisme, et à 16 ans, il quitte Laugarbakki pour achever ses études à Reykjavík.
DISCOGRAPHIE
In the Silence
Afterglow
Bury The Moon
2020