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La culture norvégienne
Coup de rétroviseur sur la culture norvégienne et son histoire résumées en 6 tableaux… des vikings à l’invention du ski.
Sans oublier les modes de vies si caractéristiques des norvégiens et norvégiennes telles que le « kos » norvégien, ou l’art de cultiver les bons moments, ou le « Friluftsliv », signifiant « vivre en plein air » et qui fait partie intégrante de l’ADN local.
L’histoire de la Norvège est largement liée à celle du reste de la Scandinavie mais sa situation à l’ouest de cette péninsule lui confère une longue façade maritime donnant sur l’océan Atlantique à travers la mer du Nord et la mer de Norvège, ce qui fait l’originalité de son histoire par rapport à ses voisins. Peuplée par les Samis ou Lapons à partir du Xe millénaire av. J.-C. puis par des peuples germaniques, elle fait partie des territoires d’origine des Vikings. Les Norvégiens lancent de nombreuses expéditions maritimes vers l’Ouest. Ils exercent une influence voire un contrôle éphémère sur une partie des îles Britanniques et s’installent plus durablement aux Orcades, aux Shetland, en Islande et au Groenland. Christianisé vers le Xe siècle, le pays adopte la Réforme luthérienne avant de connaître la déchristianisation et la sécularisation. Sur le plan politique, il passe d’une monarchie absolue à une monarchie constitutionnelle.
Pleinement indépendante depuis 1905, la Norvège subit indirectement les effets de la Première Guerre mondiale puis, pendant la Seconde Guerre mondiale, est envahie puis occupée par le Troisième Reich pendant quatre ans. Après le second conflit mondial, à l’inverse de sa voisine suédoise, elle rejoint l’OTAN mais refuse à deux reprises l’entrée dans l’Union européenne. Depuis 1945, le pays connaît une prospérité qui l’a conduit à être l’un des pays européens les plus développés.
METTEZ LES VOILES AVEC LES VIKINGS
Un Viking était un commerçant, un paysan ou un guerrier doublé d’un marin, originaire d’un pays scandinave, durant l’âge des Vikings qui s’étendit de 800 à 1050. Il prenait part à des expéditions et à des raids en Europe de l’Ouest et de l’Est pour faire du commerce, s’installer dans de nouveaux territoires, piller et ramener des marchandises en Norvège.
L’ère Viking commence en l’an 793, avec l’assaut du monastère de Lindisfarne en Angleterre. C’est le premier pillage viking connu dans les chroniques historiques. Le temps de gloire des Vikings a pris fin avec la chute de Harald Hardråde, qui tenta en vain de conquérir l’Angleterre en 1066, et a été vaincu et tué à la bataille de Stamford Bridge.
Les raids vikings, avec leur lot de pillages, colonisations et échanges commerciaux ont conduit les Vikings dans une multitude de pays, tous points cardinaux confondus. Au début, seuls quelques marins endurcis survécurent à ces houleux périples, mais petit à petit, la flotte viking s’étoffa et des centaines de navires, appelés langskip, prirent bientôt la mer. Ils traversèrent la mer Baltique et remontèrent les fleuves de Russie jusqu’à la mer Noire et la mer Caspienne, Byzance et le califat de Bagdad. Ce furent également les premiers Européens à fouler le Groenland et l’Amérique du Nord. En fait, l’explorateur viking Leiv Eiriksson atteignit les rives américaines aux alentours de l’an 1000, soit environ 500 ans avant Christophe Colomb.
Les guerriers vikings
Les Vikings norvégiens se distinguaient par leur courage et une vision fataliste de la vie, qui les poussaient tout naturellement à la prise de risques. Cette horde de guerriers semblait avoir une extraordinaire capacité à encaisser les pertes, que ce soit au combat ou lors de leurs périlleuses traversées en bateau. Il leur arrivait de perdre au combat un grand nombre de guerriers rapporté à la population totale, sans que cela ne diminue nullement leur soif de conquête et d’exploration pendant près de 250 ans.
Les bateaux vikings
Leur vitesse maximale ? Avec des conditions favorables, ils pouvaient atteindre une vitesse de 15 à 17 nœuds.
La rapidité des bateaux vikings était un atout essentiel, qui permettait aux guerriers de réaliser des manœuvres brusques et surprenantes. Les innovations maritimes des Vikings ont créé des liens entre le nord et le sud de l’Europe, avec des conséquences durables sur le continent. L’architecture du bateau viking type, le langskip, adoptée par plusieurs autres cultures, a influencé la construction navale pendant plusieurs siècles. Le bordage était généralement réalisé en planches de chêne à clin, clouées ensemble et recouvertes d’une couche protectrice de laine (ou autre pelage) enduite de goudron.
Le secret de la rapidité des langskip résidait dans leur coque longue et étroite, stabilisée par une quille. Assez légers pour être portés, ils étaient conçus pour une navigation rapide et souple en eaux peu profondes. Le langskip possédait des extrémités symétriques qui lui permettaient de changer de direction sans avoir à effectuer de demi-tour. Dans une mer où pullulaient les icebergs et la glace de mer, c’était un avantage indéniable. Des rames étaient montées sur toute la longueur du bateau, dont les derniers modèles conjuguaient rames et voile.
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TOUCHEZ DU BOIS EN VISITANT
LES EGLISES EN BOIS DEBOUT
Au Moyen-Age, d’immenses cathédrales de pierre ont été construites dans de nombreux pays d’Europe. En Norvège, une technique similaire a été utilisée pour l’architecture en bois.
Les spécialistes de la question estiment qu’il y a eu un tout petit moins de 2 000 « stavkirke » en Norvège. Il en reste 28 aujourd’hui.
L’église en bois debout d’Urnes, en Norvège des Fjords, est la plus ancienne d’entre elles. Urnes, qui figure sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO, a été construite aux alentours de 1130.
L’église en bois debout de Heddal, en Norvège de l’Est, est la plus grande des églises restantes. Elle mesure 26 mètres de haut, 20 mètres de long et 16 mètres de large.
Art viking
Grâce à l’intérêt des Vikings pour la construction des bateaux et des maisons, la technique et la tradition de la sculpture sur bois ont continué à se développer. Le travail du bois a atteint son apogée avec les églises en bois debout.
Il existe plusieurs types d’églises en bois debout, ou stavkirke, mais elles ont toutes en commun des poteaux d’angle (stavers) et une charpente de bois avec des planches murales posées sur des pièces d’assise. Leurs murs ainsi construits sont connus sous le nom de murs en bois debout, d’où le nom d’église en bois debout.Les portes en bois et les faîtages des églises sont magnifiquement sculptés. Les décorations représentent une combinaison étonnante de motifs d’inspiration chrétienne et d’animaux et de dragons, souvent présumés être des motifs vikings de l’ère préchrétienne.
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DANS LES TRACES
DES PREMIERS NORVÉGIENS À SKIS
L’invention des planches datent de 6300 à 5000 av. J.-C.. Elle est attestée très tôt en Sibérie, Scandinavie et dans les pays baltes. La section archéologie du musée du ski du Västerbotten à Umeå présente des lames en bois extraites des marais et tourbières.
Le terme norrois, langue à l’origine du rameau des langues scandinaves, ski remplace le mot patin en usage depuis le siècle des Lumières. Le vieux-norvégien skidh désigne une billette de bois, une chaussure ou une raquette pour la neige. Le verbe norrois skidh, c’est-à-dire briser ou fendre. En norvégien, ski signifierait morceau de bois.
L’usage du ski pour les déplacements hivernaux, en particulier pour le commerce et la guerre, semble aussi fort lointain. En Norvège, si les Birkebeiners ou les soldats royaux semblent déjà se déplacer déjà à ski, le fait est assuré par les archives au XIVe siècle.
Quelques dates
• 1206 // Le roi Haakon III craignant la guerre civile confie son fils nouveau-né de dix-huit mois à deux proscrits birkebeiner pour qu’ils le portent en urgence en lieu sûr. C’est l’origine légendaire servant à justifier la création en 1932 de la course de fond de 54 km entre Rena et Lillehammer.
• 1861 // Fondation du premier club de ski en Norvège : le Ski Club de Trysil
• 1867 // Première compétition de ski en Norvège, et première démonstration de la technique de télémark par un des concurrents, Sondre Norheim, menuisier passionné de ski et originaire du comté de Telemark.
• 1878 // A l’occasion de l’exposition internationale de Paris, le pavillon norvégien présente notamment des skis. Ce moyen de locomotion ancestral attire particulièrement l’attention d’alpinistes. Henri Duhamel en expérimente une paire dans les Alpes à Chamrousse. L’usage utilitaire des skis par les militaires (notamment les chasseurs alpins) se déplaçant en atmosphère enneigée, par les montagnards puis la pratique touristique du ski nordique et enfin du ski alpin se développent alors en France.
• 1886 // Première usine de fabrication de ski en Norvège à Christiana (Oslo).
• 1890 // Publication de l’ouvrage « À ski à travers le Groenland » du Norvégien Fridtjof Nansen dont les traductions en français, anglais et allemand déclenchent un engouement pour le ski en Europe.
• 1893 // Fabrication dans la vallée de Chamonix de la première paire de ski française.
…
La Norvège : première nation du ski moderne
Les Norvégiens peuvent être considérés comme les inventeurs du ski moderne. Plusieurs facteurs expliquent ce réel engouement populaire. Primo le grand nombre de skieurs aussi bien des milieux urbains que paysans. Secundo une industrie de transformation du bois était née de la demande des marchands anglais à Christiania. Ainsi s’ouvre en 1886 dans la capitale norvégienne la première usine de fabrication de ski, s’ensuit une course acharnée aux brevets technologiques, concernant l’équipement, les fixations, le ou les bâtons, les chaussures, l’art du fart à chaud… Tertio, si le long intérêt militaire avait stimulé une première réflexion sur l’équipement et la pratique, le développement des compétitions militaires et civiles favorise l’émulation entre les hommes et les lieux de diverses pratiques. Spécialistes reconnus de cette spécialité, quelques habitants de ce petit pays deviennent les premiers instructeurs internationaux, dans les domaines civil et militaire. Ainsi les contrées de concours, les monts de Christiania et du Télémark donnent leur nom aux façons de skier.
Il n’est pas étonnant que le vocabulaire actuel garde d’autres traces de ce premier laboratoire norvégien; le fart, le slalom, les virages télémark ou Christiania. La Norvège, devenue nation indépendante après 1905, s’est empressée d’exporter l’art du ski que ses explorateurs avaient utilisé pour la conquêtes des pôles et ses indispensables équipements. Le premier essor du ski scandinave se propage dans tous les massifs du monde. Les fabriques de ski françaises prennent modèle : ainsi, l’entreprise Rossignol à Voiron délaisse la conception de navettes textiles pour suivre l’exemple de sociétés scandinaves.
À LA RENCONTRE DE LA CULTURE SAMIE
On estime à environ 80 000 le nombre total de Samis vivant en Norvège, Suède, Finlande et Russie. La moitié d’entre eux vit en Norvège. La vaste majorité des populations samies se concentre en Norvège du Nord, principalement dans le comté du Finnmark. On trouve néanmoins des communautés samies plus au sud, dans le Trøndelag par exemple. Du Finnmark, au nord, au Trøndelag, dans le centre du pays, vous pourrez découvrir le mode de vie sami. Testez le traîneau à chiens, campez dans un lavvo (tente samie) et découvrez des plats traditionnels comme le bidos (ragoût de renne) et le lefse (galette de pommes de terre). En Norvège du Nord, vous pourrez passer la journée en compagnie d’une famille d’éleveurs et de leurs animaux. La grande migration annuelle des rennes a lieu aux mois d’avril et mai.
L’année est ponctuée de festivals samis proposant des concerts, des expositions et des activités dépaysantes comme la course de rennes et le lancer de lasso.
Le musée national sami, à Karasjok, le musée sami de Varanger et le Norsk Folkemuseum (le musée folklorique norvégien), à Oslo, sont quelques exemples parmi d’autres de musées consacrant de passionnantes expositions à l’histoire et la culture samies.
Le parlement sami a siégé pour la première fois en 1989, après la tenue de nombreuses manifestations, dans les années 70 et 80, contre la construction d’une usine hydroélectrique sur l’Altaelva, en Norvège du Nord – surnommée « la controverse d’Alta ». Depuis lors, les Samis de Norvège peuvent élire leurs représentants dans un parlement entièrement dévoué aux affaires samies. Ce bâtiment à l’architecture originale se trouve au Finnmark, à Karasjok (que l’on surnomme la capitale samie). Il a la forme d’un lavvo – la tente samie, éternel symbole du mode de vie nomade. Des visites guidées du parlement sont organisées du lundi au vendredi, en langue same, en norvégien et en anglais.
Le joik – musique folklorique samie – est l’une des plus anciennes traditions chantées d’Europe. Le joik possède des particularités vocales et est dédié à une personne, un animal ou un lieu. Il est pratiqué dans de nombreuses situations quotidiennes. La culture samie possède de nombreux termes emblématiques, dont duodji – l’artisanat sami – fait partie. Les outils, vêtements et accessoires issus du duodji sont fonctionnels, utiles et incorporent souvent des éléments décoratifs artistiques. Même si la tradition évolue légèrement, de nombreuses disciplines artisanales (broderie de perles, tissage de lacets, sculpture sur bois, coutellerie) sont soigneusement perpétuées. Aujourd’hui, certaines pièces de duodji revêtent une grande valeur artistique aux yeux des collectionneurs du monde entier.
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LES EXPLORATIONS POLAIRES
La Norvège possède un impressionnant palmarès en matière d’explorateurs polaires, dont Roald Amundsen et Fridtjof Nansen.
Quelques dates marquantes
• 870 // Le chef Viking Ottar est le premier à naviguer en mer Blanche
• 982 // L’explorateur polaire Erik le Rouge découvre et colonise certaines parties du Groenland
• 1790 // Première expédition de chasse au Svalbard
• 1795 // La première fois qu’un groupe d’expédition passe l’hiver au Svalbard
• 1888 // Fridtjof Nansen traverse le Groenland
• 1895-1922 // L’âge héroïque de l’exploration en Antarctique
• 1911 // Roald Amundsen et son groupe d’expédition en Antarctique sont les premiers à atteindre le pôle Sud
• 1990 // Børge Ousland avec Erling Kagge, autre explorateur norvégien célèbre, ont atteint le pôle Nord en 1990, enchaîna avec le pôle Sud en 1992, avant de gravir l’Everest en 1994. Il devint ainsi le premier homme à remporter le « Défi des trois pôles », soit les trois points extrêmes de la planète.
• 1992 // Liv Arnesen a traversé la calotte glaciaire du Groenland sans assistance. Elle est devenue la première femme à l’avoir fait sans aide extérieure. Deux ans plus tard, elle devient la première à atteindre le pôle Sud, seule et sans assistance, en une expédition à skis de 50 jours et 1 200 kilomètres.
• 1994 // Børge Ousland réitéra l’exploit et atteignit le pôle Sud. Mais Ousland, lui, réalisa son exploit en solo, ce qui fit de lui le premier homme à traverser l’Antarctique sans aide extérieure.
• 2000 // Liv Arnesen, pendant trois mois, fait équipe avec l’exploratrice américaine Ann Bancroft pour devenir la première femme à traverser l’Antarctique.
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LA NORVÈGE AU COEUR
DU SECOND CONFLIT MONDIAL
La campagne de Norvège, qui dura du 9 avril 1940 au 10 juin 1940, fut la première confrontation terrestre directe entre les forces alliées ; Royaume-Uni, France et Pologne et les troupes de l’Allemagne nazie lors de la Seconde Guerre mondiale.
La principale raison ayant conduit l’Allemagne à occuper la Norvège était la dépendance de son industrie vis-à-vis du minerai de fer suédois, qu’elle recevait depuis les ports norvégiens dont Narvik. En sécurisant ses accès à ces ports, l’Allemagne serait en mesure de recevoir son approvisionnement en minerai et ce malgré le blocus maritime imposé par la Royal Navy. De plus, cela permettait tant aux Alliés qu’à l’Allemagne de s’opposer sans risquer pour autant une guerre de tranchées à grande échelle que les deux côtés redoutaient. Alors que la bataille de l’Atlantique prenait de l’ampleur, le contrôle des aérodromes norvégiens, comme celui de Stavanger, devenait d’une importance de premier ordre, car ils permettaient aux avions de reconnaissance allemands d’opérer dans l’Atlantique Nord, sans avoir à survoler ou à longer de trop près les côtes britanniques.
La Norvège, malgré sa neutralité, revêtait une grande importance stratégique pour les deux camps, et ce pour deux raisons principales. Premièrement, le port de Narvik, duquel étaient expédiées de grandes quantités de minerai de fer suédois, dont l’industrie de guerre allemande était dépendante ; cet itinéraire était tout particulièrement important durant les mois d’hiver, lorsque la mer Baltique était bloquée par les glaces. Narvik prit encore de l’importance lorsque les Britanniques se rendirent compte que le projet Catherine, plan destiné à prendre le contrôle de la Baltique, ne pourrait être mis à exécution. Deuxièmement, les ports de Norvège étaient susceptibles de constituer des trous dans le dispositif de blocus de l’Allemagne, lui donnant accès à l’Atlantique.
Autre point marquant, la Norvège était également importante d’un point de vue symbolique de par les inspirations völkisch du parti nazi d’Adolf Hitler. Nombre de ses membres voyaient en effet le pays comme le berceau de la prétendue race aryenne.
…
En parallèle de l’opération menée dans le secteur de Trondheim, une deuxième campagne fut lancée au nord, avec pour objectif la recapture de Narvik. Comme dans le cas précédent, l’expédition de Narvik dut faire face à de nombreux obstacles. Le 28 mai, les Alliés étaient parvenus à reprendre Narvik aux Allemands, mais le déclenchement par les Allemands de l’invasion de la France et des Pays-Bas modifia considérablement le cours général de la guerre, réduisant considérablement l’importance stratégique de la Norvège.
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